L'expérience sur soi dans le contexte de la formation. Thèses, expériences, synthèse

Auteurs

  • Peter Kutter

Résumé

1. Dans le concret de la psychanalyse et sur la base d’interviews menées auprès d’anciens analysants (candidats à la formation), de nettes lacunes ont été enregistrées. Les faiblesses manifestées peuvent être en rapport avec une mauvaise capacité à travailler sur le conflit œdipien ou au niveau de la relation mère-enfant. Mais elles montrent que, du fait des responsabilités importantes que les analystes-didacticiens assument à l’égard des candidats, on ne peut exiger trop de compétence de leur part. Hors du contexte de l’analyse didactique, l’enseignement théorique dispensé dans le cadre de séminaires permet aux candidats de faire des expériences importantes. Il faut de plus que ceux-ci aient le courage d’évaluer leurs propres capacités et lacunes en cours de processus d’apprentissage. L’analyse didactique est, d’une part, apprentissage et enseignement préparant à l’exercice de la profession (thèse). Mais, d’autre part, elle est aussi expérience thérapeutique, le candidat jouant le rôle du patient (antithèse). Les problèmes résultant de l’opposition thèse-antithèse sont débattus, compte tenu de données fournies par des analystes connus, membres de l’International Psychoanalytic Association. Dans ce contexte, analyste-didacticien, candidat et institut doivent assumer des responsabilités spécifiques. Pourtant, certains problèmes demeurent non-résolus.

2.    L’auteur n’a pas fait que des expériences positives lorsqu’il était analysant - et il l’admet ouvertement. Il souligne que le respect de la vie concrète du candidat fait partie du rôle de l’analyste, même si la réactivation et le travail sur des conflits majeurs sont considérés à juste titre comme importants. Des conflits de loyauté typiques résultent du fait que le didacticien peut être partagé entre analysant et institut. Ici, il s’agit de définir des priorités - d’une manière qui peut varier.

3.    L’objectif le plus important de la formation est de permettre à l’analysant de faire une expérience sur soi et de sa propre personne. On l’oublie trop facilement lorsqu’on se concentre sur d’autres aspects, tel l’apprentissage de compétences professionnelles.

4.    Dans une synthèse finale l’auteur s’inspire de la dialectique de Hegel pour dire qu’il faut maintenir ce qui est digne de maintien (comme de préparer à une profession comportant des responsabilités), éliminer ce qui est digne d’élimination (tous les obstacles s’opposant à l’expérience sur soi en tant que telle) et attribuer une importance centrale à ce qui peut être considéré comme ayant encore plus de valeur que les objectifs fixés par un institut, à savoir à l’expérience sur soi en tant que moyen d’en apprendre plus sur soi-même.

Biographie de l'auteur

Peter Kutter

Peter Kutter, geb. 1930, Dr. med., seit 1974 Professor für Psychoanalyse im Fachbereich Psychologie der J. W. Goethe-Universität Frankfurt am Main; seit 1994 pensioniert. Lehr- und Kontrollanalytiker der Deutschen Psychoanalytischen Vereinigung, Facharzt für psychotherapeutische Medizin. Arbeitsgebiete: Psychoanalyse, Psychotherapie, Gruppenpsychotherapie, Psychosomatik, Psychosen. Veröffentlichungen: Sozialarbeit und Psychoanalyse (1974), Elemente der Gruppentherapie (1976), Psychoanalyse in der Bewährung (1985), Psychoanalytische Interpretation und empirische Methoden (1985), Moderne Psychoanalyse, eine Einführung in die Psychologie unbewußter Prozesse (1989), Psychoanalysis International, a Guide to Psychoanalysis throughout the World (Hrsg 1992/95), Liebe, Haß, Neid, Eifersucht. Eine Psychoanalyse der Leidenschaften (1994).

Korrespondenz: Prof. Dr. Peter Kutter, Brenntenhau 20 A, D-70565 Stuttgart

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Publiée

1996-10-01

Comment citer

Kutter, P. (1996). L’expérience sur soi dans le contexte de la formation. Thèses, expériences, synthèse. Science psychothérapeutique, 4(4), 181–186. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/632