La psychothérapie pour enfants et adolescents, entre l’école et la famille. Établissement de réseaux en la matière - quels sont les besoins ?
Résumé
Nous nous intéressons d’abord à la question de savoir quelle doit être aujourd’hui la contribution fournie par la psychothérapie pour enfants et adolescents, afin qu’elle puisse servir de complément aux processus qui se déroulent dans le cadre de l’école, de la formation et de l’éducation. Sur la base des données contenues dans des publications récentes en rapport avec les besoins fondamentaux des enfants et adolescents et la démarche de construction qu’ils ont à accomplir, nous formulons les tâches que doivent assumer les spécialistes de la pédagogie et de la thérapie. Nous différencions entre :> Les besoins fondamentaux des jeunes enfants (comme la régulation des tensions, le besoin de protection et d’attachement, la structuration et le contrôle des actes et expériences, le sentiment de pouvoir être acteur, etc.)
> Les besoins fondamentaux des enfants en âge d’aller à l’école (comme un cadre social bien défini et protecteur, l’accès au savoir, aux techniques et capacités culturelles, la participation sociale à un groupe, ainsi que la gestion de la frustration et des crises, etc.)
> Ainsi que les besoins fondamentaux des adolescents et des jeunes (comme des valeurs sociales stables, des perspectives professionnelles, l’autonomie, l’identité sexuelle, etc.)
Bien qu’il s’agisse pour l’essentiel de tâches communes qui se recoupent souvent, la responsabilité des professionnels se distingue de celle des autres instances que nous décrivons ici plus en détail. Les frontières sont flexibles, mais il faut les cerner pour que des collaborations complémentaires deviennent possibles. Nous mentionnons en passant le fait que comme la psychothérapie pour adultes, la thérapie pour enfants et adolescents tend à adopter des concepts intégra-tifs. La complexité des tâches à gérer exige que soient combinées des approches psychodynamiques à des aspects en rapport avec la thérapie du comportement, mais aussi la thérapie systémique. L’auteur considère que la psychothérapie pour enfants et adolescents doit permettre de construire et de soutenir la compétence qu’a l’enfant à agir et à symboliser, car celle-ci sert de base aux « processus de mentalisation ». Selon de récentes théories du développement, ces compétences permettent à l’enfant de contrôler ses impulsions, mais aussi de gérer des tâches abstraites, d’utiliser les médias de manière convenable, de s’exprimer par écrit, mais aussi de faire montre d’empathie sociale et d’acquérir des valeurs. Dans la suite de l’article, il est question d’identité professionnelle, des tâches et objectifs de la pédagogie et de la thérapie, ainsi que de la possibilité inhérente à ce champ de tension de fournir une « chance d’être différent ». Les deux disciplines se consacrent à apporter un soutien à l’intégrité individuelle et à la gestion de la démarche de socialisation, mais la pédagogie est plus proche du pôle incluant la socialisation, ainsi que l’apprentissage offerts dans et par la collectivité. Quant à la psychothérapie, elle se situe près du pôle comportant l’intégrité individuelle, ainsi que l’acquisition de premières compétences au niveau cognito-affectif qui conduiront à la capacité à apprendre et à être motivé dans ce cadre. L’auteur souligne que les différences se situent plus au niveau des priorités qu’à un niveau intrinsèque : nous pensons qu’il ne peut y avoir de pédagogie qui ne tienne compte des ressources individuelles de l’enfant et qu’il ne peut y avoir de psychothérapie pour enfants et adolescents qui n’incluse des facteurs associés à l’éducation et à un savoir-faire pédagogique. Il est donc absolument indispensable de coordonner les démarches et les mesures. En conclusion, nous indiquons que les besoins fondamentaux des enfants et des spécialistes en pédagogie et en thérapie ne sont pas si différents. C’est cette proximité qui va permettre de mettre en place des mesures optimales. Parmi ces besoins, on trouve : le respect, l’acceptation et la reconnaissance mutuelles, le besoin d’agir, l’humour et une attitude « enfantine », ainsi que la capacité à tenir bon. Pour qu’ils puissent être satisfaits, il faut : un certain calme, l’établissement de réseaux, l’exploitation économique des ressources propres, la confiance dans la pédagogie et la thérapie, l’humour et la conscience du fait que l’action ne sera jamais que « good enough » !
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Publiée
2010-04-01
Comment citer
Katz-Bernstein, N. (2010). La psychothérapie pour enfants et adolescents, entre l’école et la famille. Établissement de réseaux en la matière - quels sont les besoins ?. Science psychothérapeutique, (2), 67–73. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/17
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