En quoi les émotions contribuent-elles à la vitalité de l’âme et du corps?

Auteurs

  • Margit Koemeda-Lutz

Résumé

Les problèmes psychiques et sociaux sont souvent associés à un trouble du fonctionnement des émotions. Et pourtant, à ce jour on n'enseigne nulle part la manière de développer « l'intelligence émotionnelle ». Les institutions psychothérapeutiques sont sans doute les seuls endroits de la société où l'on « enseigne » la manière de gérer ses ressentis (prise de conscience, régulation, communication) de manière professionnelle et avec l'émancipation pour visée.

L'esprit du temps dominant les pays industrialisés exige en règle générale que leurs citoyens dominent et répriment leurs sentiments. Il est à la mode d'être « cool ». Et le succès est associé à une attitude rationnelle. Or, lorsque les émotions sont trop réprimées des maladies psychiques et/ou somatiques apparaissent. Il y a déjà plusieurs décennies que les praticiens des approches humanistes et de type psychothérapie corporelle soutiennent le postulat selon lequel le développement de l'expression des émotions - allant jusqu'au déclenchement de processus cathartiques - constitue un facteur essentiel aux effets de la psychothérapie.

Depuis, en particulier, le milieu des années 80 du siècle dernier, les impressionnants progrès de la recherche dans le domaine des neurosciences ont permis d'acquérir de nouvelles connaissances sur la manière dont les processus émotionnels peuvent être assimilés. Et même s'il n'existe pas encore de théorie unifiée des émotions, il est devenu possible de cerner et de décrire clairement certaines structures cérébrales et certains systèmes fonctionnels associés à ces dernières. Nous tentons d'en présenter une synthèse dans le présent article.

Dans la seconde partie de ce dernier, nous lançons une discussion sur certaines conséquences pour la psychothérapie de l'acquisition de ce savoir de base en neurobiologie. Nous proposons que soient posées certaines questions diagnostiques en rapport avec les émotions. Les effets du stress pendant des périodes et avec des intensités variables peuvent agir favorablement sur les potentiels de changement et les processus d'apprentissage ; ils peuvent aussi provoquer la mise en place de schémas fonctionnant de manière inadéquate.

Saisir les fondements biologiques, les bases matérielles d'un trouble, n'implique pas forcément choisir un traitement purement pharmacologique. La psychothérapie permet elle aussi de provoquer des changements qui, à leur tour, influent de manière démontrable sur la physiologie (du cerveau).

Pour terminer, nous présentons quelques techniques d'intervention de type psychothérapie corporelle ayant pour objectif une prise de conscience des émotions et/ou une amplification du vécu affectif. Nous mentionnons aussi les indications et les contre-indications en rapport avec le choix de techniques visant à intensifier ou à calmer le vécu émotionnel.

Biographie de l'auteur

Margit Koemeda-Lutz

Dr. Dipl.-Psych. Margit Koemeda-Lutz, Psychotherapeutin SPV in freier Praxis, Lehrtherapeutin und Supervisorin für Bioenergetische Analyse und Therapie (SGBAT, IIBA), Gründungsmitglied und im Leitungsteam der Breitensteiner Psychotherapiewochen (1981-2000), Mitglied der Wissenschaftskommission der Schweizer Charta für Psychotherapie, Herausgeberin von „Bioenergetic Analysis - The Clinical Journal of the IIBA“.

Korrespondenz: Fruthwilerstrasse 70,
8272 Ermatingen, Schweiz

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Publiée

2007-04-01

Comment citer

Koemeda-Lutz, M. (2007). En quoi les émotions contribuent-elles à la vitalité de l’âme et du corps?. Science psychothérapeutique, (2), 85–95. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/127