L'expérience sur soi en psychanalyse: idée et évolution

Auteurs

  • Oskar Frischenschlager

Résumé

Au cours de ses cinq premières décennies la recherche psychanalytique s’est surtout intéressée à des processus intrapsychiques. Les notions métathéoriques constituant son fondement ont profondément influencé tous les domaines de la théorie (nosologie, diagnostic, théorie du processus analytique/thérapeutique, technique et exigences posées à la formation). Dans le présent article, nous posons comme connue l’image de l’homme élaborée par la psychanalyse traditionnelle et nous contentons de citer quelques passages tirés de la théorie des névroses de Fenichel. La recherche empirique récemment consacrée à l’étude des nourrissons nous fournit pour la première fois une image de l’homme qui ne se base pas sur les concepts spéculatifs présentés jusqu’à maintenant (pas seulement par la psychanalyse). Dans ce sens il pourrait s’avérer nécessaire de réviser certaines hypothèses anthropologiques traditionnelles. En effet la recherche sur les nourrissons nous a fourni une image extrêmement détaillée des capacités et des besoins de l’enfant, ceci à un âge très précoce ou même avant la naissance. Selon elle, le nouveau-né entre dans le monde déjà doté de 1a capacité à une communication intensive. On a découvert que communication et relation sont des phénomènes primaires. Le nourrisson est également très tôt capable d’une régulation active et s’attache aux figures parentales primaires. “Attache” implique l’élaboration d’un modèle intérieur de ces dernières, ce modèle s’avérant comme extrêmement stable dans le temps.

Jusqu’au moment où il acquiert la capacité de symboliser, l’enfant passe par toute une série de stades au cours desquels différentes formes de régulation réciproque dominent. Ce n’est que peu à peu qu’il devient capable de se réguler lui-même. Il s’agit toutefois de prévenir certains malentendus à ce sujet: la maturité n’est pas indépendance absolue. H. Kohut a, entre autres, montré que le besoin de relation avec un objet du soi persiste toute la vie. Dans ce contexte, il est intéressant de noter que la terminologie psychanalytique traditionnelle (qui est très axée sur les états pathologiques) n’inclut pas de terme pour désigner un état normal, non-pathologique de dépendance.

On peut maintenant supposer que les niveaux présymboliques du vécu demeurent ce qu’ils sont pendant toute la vie de l’individu; ils influencent fortement la manière dont ce dernier établit des relations saines ou pathologiques, même si dans le second cas ils sont mis plus clairement en évidence.

L’article mentionne quelques aspects relationnels pour les analyser en tant que part intégrante de l’expérience sur soi pratiquée en cours de formation. La perlaboration, ou si l’on veut, le travail sur et la “mise en mots” de ces aspects représentent un élément important dans l’acquisition de compétences en cours de formation psychanalytique.

 

Biographie de l'auteur

Oskar Frischenschlager

Oskar Frischenschlager, Univ.-Doz. Dr. phil., geb. 1951, Ass.-Prof. am Institut für Medizinische Psychologie der Universität Wien, Psychotherapeut (Psychoanalyse), Klinischer Psychologe, Gesundheitspsychologe, Lehranalyti-ker im Wiener Kreis für Psychoanalyse und Selbstpsychologie.

Korrespondenz: Ass.-Prof. Univ.-Doz. Dr. Oskar Frischenschlager, Institut für Medizinische Psychologie der Universität Wien, Severingasse 9, A-1090 Wien 

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Publiée

1996-10-01

Comment citer

Frischenschlager, O. (1996). L’expérience sur soi en psychanalyse: idée et évolution. Science psychothérapeutique, 4(4), 187–193. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/633