La psychothérapie en établissement hospitalier
Résumé
Notre étude présente des résultats concernant l’attitude de médecins, de personnel soignant, de personnel administratif et d’autres personnes (assistant/es sociaux, services médico-techniques, par ex., orthophonistes, ergothérapeutes, physiothérapeutes etc.} travaillant en milieu hospitalier par rapport aux questions relatives à la “psychothérapie en établissement hospitalier”.
La recherche a eu pour point de départ la législation introduite en novembre 1993 et en particulier l’amendement du 1er mars 1995 à la loi du Land Vienne, § 22a, où il est dit que, dans les établissements dont la fonction et l’offre le justifient, un soutien au niveau de la psychologie clinique et de la psychologie de la santé ainsi qu’une offre suffisante en psychothérapie doivent être fournis.
La principale question était la suivante: comment les personnes travaillant pour des établissements hospitaliers voient-elles cette loi et ses implications? Un questionnaire fut utilisé pour la collecte des données. Le groupe interrogé (N = 367) est composé de médecins, de personnel soignant, d’employés administratifs et d’autres personnes travaillant en milieu hospitalier (tableau 1). Les services de médecine interne et de psychiatrie y étaient le plus fortement représentés, suivis des services de chirurgie et de gynécologie, puis d’autres départements.
Ci-dessous, les principaux résultats:
De manière générale l’attitude envers la “psychothérapie en établissement hospitalier” est avant tout positive (tableau 2), bien que certaines personnes pensent que la psychothérapie est plus efficace si elle est menée en cabinet privé plutôt qu’en milieu hospitalier (tableau 3). Quant à l’amendement qui a été apporté à la loi (§ 22b KAG) et dans lequel la mise en œuvre de traitements psychothérapeutiques dans un contexte hospitalier est réglementé, il est en général considéré comme bienvenu (tableau 4).
Pourtant, dès qu’il s’agit de sa mise en application sous forme d’une collaboration concrète, des différences significatives apparaissent entre l’attitude des médecins et celle du personnel soignant:
Les médecins semblent encore avoir une attitude réservée concernant l’utilité de la mise en œuvre de traitements psychothérapeutiques dans le cadre des établissements hospitaliers et la collaboration avec un/e psychothérapeute.
Par contre, le personnel soignant exprime le vœu que le nombre de ces traitements augmente. Ceci en priorité dans le domaine stationnaire et surtout dans les services où la psychothérapie peut servir de complément, à savoir d’intervention servant à résoudre des crises et à décharger le personnel soignant et/ou les médecins dans des cas chroniques ou sérieux (exemples: oncologie, psychiatrie, neurologie, chirurgie, gynécologie etc.}. A un niveau secondaire, on considère la psychothérapie comme utile dans le sens d’une supervision et d’une décharge psychique apportée aux membres de ces groupes professionnels.
Au niveau de l’administration des hôpitaux, on pense (aussi) en termes de coûts et l’on est particulièrement sceptique par rapport à la question de savoir si, à long terme, la psychothérapie va permettre de faire des économies. Ce scepticisme est d’autant plus déplacé que, par exemple, une personne connue, monsieur Horst Ingruber, directeur administratif de l’AKH (Vienne), a présenté un calcul coûts-utilité montrant que les traitements psychosomatiques accompagnés d’un soutien psychothérapeutique/ psychologique peuvent permettre de faire des économies considérables dans le domaine médical (Ingruber, H., 1995: p. 100 ff.)
Il reste donc beaucoup à faire pour que, le mandat législatif mis à part, les personnes travaillant sur le “marché de la santé” soient mieux motivées à intégrer la psychothérapie dans les établissements hospitaliers - ceci s’adressant à tous (I) les groupes concernés. Mais dans ce but il faut aussi que les psychothérapeutes eux-mêmes sachent mieux quelles sont leurs tâches spécifiques, leurs possibilités mais aussi leurs limites dans un contexte hospitalier. Ce n’est qu’une fois ce pas accompli qu’il sera utile de diffuser des informations, de mettre au courant, de pratiquer les RP et d’autres formes de lobbying dans les revues spécialisées, d’organiser des séminaires, toute cette démarche s’adressant aux associations professionnelles mais surtout aux médecins et aux administrateurs des hôpitaux.
Nous recommandons également que soient entreprises d’autres études empiriques sur ce thème, qui doivent permettre de répondre aux questions soulevées par la présente recherche; les réponses trouvées n’ont pas toujours été suffisantes, mais il s’agit aussi d’approfondir le sujet.
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