La psychothérapie de liaison en hôpital général: ses tâches et les problèmes rencontrés au moment d'établir des services psychothérapeutiques

Auteurs

  • Wolfgang Söllner
  • Wilhelm Kantner-Rumplmair
  • Astrid Lampe
  • Gabriele Schauer-Maurer
  • Florian Katzlberger
  • Ulrike Smrekar
  • Verena Auer
  • Gabriele Schießling
  • Margret Pacher
  • Stefan Doering
  • Gerhard Libal
  • Andreas Thiel

Résumé

L’amendement à la loi autrichienne sur les établissements hospitaliers (1993) prévoit que les hôpitaux offrent des traitements psychothérapeutiques et un soutien psychologique. Selon cette législation, il faut que dans les établissements dont la fonction et l’offre le justifient, un soutien au niveau de la psychologie clinique et de la psychologie de la santé ainsi qu’une offre suffisante en psychothérapie soient fournies. Ceci signifie que les responsables des établissements, leurs directions médicales, les sociétés professionnelles et les médecins et psychologues cliniques qui y travaillaient déjà se voient confrontés à de nouvelles tâches: il ne s’agit plus seulement d’établir une offre plus large, il faut aussi élaborer des standards de qualité concernant cette dernière. Le ‘modèle d’Innsbruck’ que nous décrivons ci-dessous a compris l’établissement progressif d’une offre en psychothérapie et celui d’une collaboration interdisciplinaire dans un contexte hospitalier; il apporte une contribution dans le sens mentionne plus haut.

Au moment de créer des services de psychothérapie nous nous sommes fixé deux objectifs: il s’agissait d’une part de ne pas enlever aux médecins et au personnel soignant la responsabilité du soutien psychosocial de base offert aux patients, mais de confier aux nouveaux services la charge d’établir un diagnostic et de mener des interventions psychothérapeutiques dans les cas particulièrement graves ou dans ceux de patients “difficiles ". D’autre part, nous visons à établir un modèle de coopération étroite, ceci devant permettre à long terme de fournir aux collègues avec lesquels nous collaborons une perception intégrale des troubles - incluant les aspects biologiques, psychologiques et sociaux - et d’améliorer leurs compétences dans le domaine psychosocial. Pour atteindre ces objectifs, il faut beaucoup investir (personnel et temps) pour obtenir une coopération durable; un modèle de coopération au sens propre (modèle de liaison) est plus utile à ce niveau qu’un service de consultation.

Le modèle que nous avons mis en œuvre comprend deux axes: le diagnostic et le traitement psychothérapeutique direct de patients (consultations à heures régulières, participation aux visites), accompagné d’un soutien de la famille d’une part; des activités en équipe, d’autre part (discussions de cas, groupes Balint, formation continue). Nous nous efforçons d’obtenir que nos collègues médecins participent à l’élaboration d’un diagnostic psychosomatique (en organisant avec eux des entretiens auxquels participe le patient et qui servent à discuter du diagnostic) et au traitement psychothérapeutique. Leur collaboration à ce second niveau se fait par le biais de programmes de thérapie de groupe structurée et interdisciplinaire, destinés à certains groupes de patients (ceux qui souffrent de douleurs chroniques, par ex., ou les cancéreux).

Certains problèmes se présentent plus particulièrement dans la phase d’établissement d’un service psychothérapeutique de liaison qui, en général, sont le produit d’attentes peu réalistes. Les participants seront rapidement déçus par un projet qu’ils avaient initialement idéalisé si, d’une part, les médecins ne renoncent pas à l’idée que leur collègue psychothérapeute va les “libérer" de patients difficiles en obtenant rapidement de bons résultats et, d’autre part, le psychothérapeute de liaison n’abandonne pas très vite l’espoir qu’il sera immédiatement accepté comme membre à part entière d’une équipe interdisciplinaire de traitement. Si, d’autre part, les organes directeurs responsables du personnel soignant et médical ne garantissent pas la coopération il devient difficile d’établir le service sur une base durable, même si médecins et infirmiers/infirmières s’engagent beaucoup. Finalement, le temps accordé à la création du service peut être insuffisant et ceci peut provoquer l’échec: lorsque, par exemple, les autorités compétentes n’autorisent qu’un emploi pour une période d’un an, ceci devant suffire pour apporter preuve de son succès. Nous ne pouvons que nous rallier à l’avis de Pontzen (1990) qui, sur la base de son expérience, considère qu’il faut au moins deux ans pour établir un service de liaison et que ce n’est qu’au bout de trois à cinq ans que ce dernier remplit entièrement sa fonction.

En cours de collaboration, toute une série de problèmes logistiques typiques se manifestent: les psychothérapeutes sont difficiles à atteindre ou réagissent trop tard, les patients ne sont pas suffisamment informés, le médecin ayant adressé le patient a mal formulé le problème ou la sphère privée du patient est mal protégée. Mais ces problèmes en cachent souvent d’autres, situés au niveau de l’interaction entre les différents professionnels (médecins, psychothérapeutes, personnel soignant, personnel médico-technique). Des problèmes liés à la manière dont tous les participants perçoivent leur propre valeur jouent un rôle central. Au niveau des patients et de la collaboration, des difficultés particulièrement importantes et durables apparaissent lorsqu’il s’agit de personnes qui souffrent de graves problèmes d’auto-valorisation et de conflits d’ambivalence; elles projettent alors sur le personnel traitant leur constante oscillation entre le sentiment de ne rien valoir et la “grandiosité". Une collusion inconsciente (transfert / contre-transfert non résolus) se produit alors, faisant que médecins et psychothérapeutes risquent de tomber dans le piège d’une idéalisation initiale du patient puis de sa dévalorisation. Seule la réflexion menée à intervalles réguliers lors de discussions de cas et une ouverture permettant aux participants d’admettre leurs propres limites peuvent permettre d’échapper au cercle vicieux liant idéalisation et dévalorisation réciproques.

Bibliographies de l'auteur

Wolfgang Söllner

Dr. Wolfgang Söllner ist Facharzt für Psychiatrie und Neurologie und Psychotherapeut und als Stellvertreter des Vorstands an der Univ.-Klinik für Medizinische Psychologie und Psychotherapie Innsbruck tätig. Er leitet den psychotherapeutischen Konsiliar-Liaisondienst an dieser Klinik. und hat Lehrbuchbeiträge und wissenschaftliche Arbeiten zu psychosomatischen Problemstellungen und zur psychotherapeutischen Arbeit im Krankenhaus (im speziellen zum Liaisondienst) veröffentlicht.

Korrespondenz: Dr. Wolfgang Söllner, Universitätsklinik für Medizinische Psychologie und Psychotherapie, Sonnenburgstraße 9, A-6020 Innsbruck 

Wilhelm Kantner-Rumplmair

Dr. Wilhelm Kantner-Rumplmair, Dr. Astrid Lampe, Dr. Gabriele Schauer-Maurer, Dr. Florian Katzlberger, Dr. Stefan Doering und Dr. Gerhard Libal waren bzw. sind im Liaisondienst tätige Assistenzärzte/innen und Psychotherapeut/inn/en. 

Astrid Lampe

Dr. Wilhelm Kantner-Rumplmair, Dr. Astrid Lampe, Dr. Gabriele Schauer-Maurer, Dr. Florian Katzlberger, Dr. Stefan Doering und Dr. Gerhard Libal waren bzw. sind im Liaisondienst tätige Assistenzärzte/innen und Psychotherapeut/inn/en.

Gabriele Schauer-Maurer

Dr. Wilhelm Kantner-Rumplmair, Dr. Astrid Lampe, Dr. Gabriele Schauer-Maurer, Dr. Florian Katzlberger, Dr. Stefan Doering und Dr. Gerhard Libal waren bzw. sind im Liaisondienst tätige Assistenzärzte/innen und Psychotherapeut/inn/en.

Florian Katzlberger

Dr. Wilhelm Kantner-Rumplmair, Dr. Astrid Lampe, Dr. Gabriele Schauer-Maurer, Dr. Florian Katzlberger, Dr. Stefan Doering und Dr. Gerhard Libal waren bzw. sind im Liaisondienst tätige Assistenzärzte/innen und Psychotherapeut/inn/en.

Ulrike Smrekar

Dr. Ulrike Smrekar ist klinische Psychologin und Psychotherapeutin und neben der Leitung der Psychotherapeutischen Ambulanz auch im Liaisondienst tätig. Von ihr sind Arbeiten zu Eßstörungen und zur psychotherapeutischen Betreuung von Kindern und Jugendlichen mit Mukoviszidose, sowie deren Angehörigen erschienen. 

Verena Auer

Dr. Verena Auer und Dr. Margret Pacher sind als klinische Psychologinnen und Psychotherapeutinnen im Liaisondienst tätig.

Gabriele Schießling

DSA Gabriele Schießling ist als Sozialarbeiterin im Liaisondienst tätig

Margret Pacher

Dr. Verena Auer und Dr. Margret Pacher sind als klinische Psychologinnen und Psychotherapeutinnen im Liaisondienst tätig.

Stefan Doering

Dr. Wilhelm Kantner-Rumplmair, Dr. Astrid Lampe, Dr. Gabriele Schauer-Maurer, Dr. Florian Katzlberger, Dr. Stefan Doering und Dr. Gerhard Libal waren bzw. sind im Liaisondienst tätige Assistenzärzte/innen und Psychotherapeut/inn/en.

Gerhard Libal

Dr. Wilhelm Kantner-Rumplmair, Dr. Astrid Lampe, Dr. Gabriele Schauer-Maurer, Dr. Florian Katzlberger, Dr. Stefan Doering und Dr. Gerhard Libal waren bzw. sind im Liaisondienst tätige Assistenzärzte/innen und Psychotherapeut/inn/en.

Andreas Thiel

Dr. Andreas Thiel ist Facharzt für Psychiatrie und Neurologie und Psychotherapeut, sowie geschäftsführender Oberarzt an der Univ.-Klinikfür Medizinische Psychologie und Psychotherapie Innsbruck. Er hat wissenschaftliche Arbeiten zu psychosomatischen Problemstellungen und im speziellen zu Eßstörungen veröffentlicht. 

Téléchargements

Publiée

1997-04-01

Comment citer

Söllner, W., Kantner-Rumplmair, W., Lampe, A., Schauer-Maurer, G., Katzlberger, F., Smrekar, U., … Thiel, A. (1997). La psychothérapie de liaison en hôpital général: ses tâches et les problèmes rencontrés au moment d’établir des services psychothérapeutiques. Science psychothérapeutique, 5(2), 92–101. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/616