Médiation de psychothérapies par les psychiatres

Auteurs

  • Egon Michael Haberfellner

Résumé

Du fait qu’actuellement en Haute-Autriche les conditions dans lesquelles les psychiatres travaillent ne leur permettent de consacrer que peu de temps à chaque patient, la médiation de psychothérapies représente une part importante de leur travail. Mais seule une partie des patients concernés suit leurs recommandations, même lorsque le médecin s’est efforcé de cerner leur motivation et de tenir compte de leurs désirs concernant la personne du psychothérapeute et la méthode appliquée. On a enregistré pendant un an tous les cas où des psychiatres ont tenté d’adresser des clients à des psychothérapeutes et, ensuite, mené une enquête auprès de ces derniers pour vérifier que les patients s’étaient présentés. Des 142 patients concernés, 79 (55.6%) se sont rendus au moins à une première consultation. Les femmes sont en général plus disposées à accepter un soutien psychiatrique et - lorsqu’elles ont été adressées à un/e psychothérapeute - à commencer un traitement (compliance rate 68°%). On ne constate pas de différence importante concernant le degré auquel des personnes appartenant à différentes classes d’âge sont disposées à entreprendre une psychothérapie. Une comparaison entre groupes diagnostiques (ICD-1O) a montré que ce sont les patients souffrant de troubles affectifs qui manifestent le meilleur compliance rate (soit 67%). Les chances que des patients acceptent la recommandation qui leur avait été faite de suivre un traitement psychothérapeutique se sont révélées nettement plus élevées lorsque ce dernier devait associer psychothérapie et pharmacothérapie (64°%) que lorsqu’il devait s’agir de psychothérapie seulement (40°%). Le pourcentage de médiations conduisant vraiment à une thérapie est le plus élevé dans le cas de patients qui, parallèlement, poursuivent un traitement auprès d’un psychiatre (compliance rate 76°%). Ce résultat indique qu’une partie des patients accepte de recevoir les deux types de traitement (psychothérapeutique et médicamenteux), alors qu’une autre partie ne peut se décider à suivre une forme de thérapie ou l’autre et ne reçoit donc pas de traitement.

En plus du manque d’informations dont dispose le gros de la population concernant le déroulement et les effets d’une psychothérapie, une certaine appréhension et la crainte d’être stigmatisé peuvent se poser en obstacles et retenir les patients d’entreprendre un traitement. Nombre de patients considèrent le fait qu’ils aient besoin d’une psychothérapie comme une défaite personnelle et un échec. Pour de nombreuses personnes, le psychiatre travaillant dans son propre cabinet représente la première instance à laquelle s’adresser; c’est donc lui qui peut apporter une contribution importante au niveau de la réduction de leurs craintes et des obstacles se posant au traitement psychothérapeutique.

Biographie de l'auteur

Egon Michael Haberfellner

Dr. Egon Michael Haberfellner, geboren 1957. Medizinstudium in Innsbruck. Ausbildung zum praktischen Arzt, zum Facharzt für Psychiatrie und Neurologie sowie Psychotherapieausbildung in systemischer Familientherapie. Seit 1995 niedergelassener Facharzt für Psychiatrie und Neurologie, Mitarbeit in verschiedenen psychosozialen Einrichtungen. Arbeitsschwerpunkte: Sozialpsychiatrie, Krisenintervention und Notfallpsychiatrie, Attributionsforschung.

Korrespondenz: Dr. Egon Michael Haberfellner, Friedrichstraße 14, A-4040 Linz

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Publiée

1997-07-01

Comment citer

Haberfellner, E. M. (1997). Médiation de psychothérapies par les psychiatres. Science psychothérapeutique, 5(3), 168–174. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/608