Le traitement par la thérapie du comportement de la douleur aux membres fantômes, en fonction du type d'amputation

Auteurs

  • Ingeborg Pucher

Résumé

La perte irréversible d’un membre représente, en soi, une charge importante, grevant considérablement la qualité de vie. Lorsqu’en plus le patient souffre de douleurs au membre amputé, sa vie devient souvent une torture toute particulière. Des recherches intensives sont menées pour mieux comprendre les causes de ce phénomène, ainsi que de symptômes
similaires, et pour trouver un traitement. Contrairement à ce que croient de nombreux médecins et soignants, des approches thérapeutiques prometteuses existent déjà, même si pour diverses raisons le nombre de ceux qu’elles peuvent aider est encore modeste.

Les douleurs fantômes sont des sensations qui apparaissent assez fréquemment (chez env. 60 à 85% des amputés) après l’amputation d’un bras ou d’une jambe, mais aussi après l’extraction d’une dent. Les douleurs peuvent se manifester sous forme d’attaque soudaine, mais elles peuvent aussi être constamment présentes. Les patients les décrivent comme une sensation de brûlure, de souffrance lancinante, de crampe, d’élancements, etc. Elles sont plus fréquentes juste après l’amputation et plus le temps s’écoule, moins les patients se plaignent de douleurs fantômes. Il reste toutefois qu’un nombre considérable d’amputés continuent à ressentir des douleurs 50 ans ou plus après l’opération.

Il faut effectuer une distinction entre les douleurs fantômes et les sensations du même nom (synonyme: membres fantômes). Ces dernières sont des sensations au niveau du membre amputé, que les patients ne décrivent pas comme douloureuses. Ils ont simplement l’impression qu’il est encore là, et leur donne parfois des démangeaisons ou des picotements.

Le traitement des douleurs fantômes peut être abordé à différents niveaux. Parfois de bons résultats peuvent être obtenus avec des médicaments (calcitonine, antidépresseurs, antispasmodiques, opioïdes, etc.) ou des techniques de blocage et de stimulation (TENS, par ex.), ou encore des procédures neurochirurgicales. Les thérapies physiques (physiothérapie, optimisation de la prothèse, entrainement à la marche) sont indispensables et fournissent toujours une base favorable.

Dans de nombreux cas, ce n’est toutefois qu’à partir du moment où ils suivent un traitement psychologique ou psychothérapeutique que de nombreux patients reçoivent un soutien adéquat, leur permettant de gérer l’amputation ou même de vivre sans douleurs. Dans le présent article, nous décrivons des approches de type thérapie, ou médecine du comportement. Au centre du traitement se situent une procédure d’observation de soi, une offre en information, un soutien permettant de surmonter la perte du membre, des exercices perceptifs, des techniques de gestion de la douleur, une offre en stratégies de gestion de l’angoisse, ainsi que des méthodes de relaxation. Les changements qui interviennent en particulier dans l’environnement social du patient amputé sont discutés en détail et, le cas échéant, des solutions sont recherchées. Le but est d’encourager le patient à accepter l’amputation et à gérer la perte impliquée. Il s’agit aussi de lui permettre d’élaborer une nouvelle image de son corps (au niveau subjectif et neurologique), de dominer ses nombreuses craintes, de le soulager d’une partie de son fardeau, donc de l’encourager dans une démarche devant lui permettre d’avoir moins de douleurs. Finalement, nous tentons d’aider les patients à élaborer des perspectives existentielles satisfaisantes et adéquates - compte tenu de leurs ressources.

Biographie de l'auteur

Ingeborg Pucher

Mag. Ingeborg Pucher, Klinische Psychologin, Gesundheitspsychologin, Psychotherapeutin (Verhaltenstherapie), Assistentin am Institut für Medizinische Psychologie der Universität Wien, Konsiliarpsychologin in der orthopädischen Sonderkrankenanstalt Zicksee, St. Andrä/Burgenland, Psychotherapeutische Praxis, Wien.

Korrespondenz: Mag. Ingeborg Pucher, Institut für Medizinische Psychologie, Severingasse 9, A-1090 Wien

 

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Publiée

1997-10-01

Comment citer

Pucher, I. (1997). Le traitement par la thérapie du comportement de la douleur aux membres fantômes, en fonction du type d’amputation. Science psychothérapeutique, 5(4), 247–254. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/602