L'auto-évaluation en tant qu'instrument de motivation

Résumé

Le présent article décrit un projet d’autoévaluation en rapport avec des consultations ouvertes à des chômeurs à long terme. L’évaluation a été accompagnée dans le cadre de cours donnés par les professeurs Jandl-Jager et Starkl et destinés à des personnes travaillant dans des institutions psychosociales ; elle se fonde sur le concept de l’auto-évaluation en tant que méthode de qualification.
But de l’évaluation : systématisation, documentation, interprétation et développement des activités professionnelles, ainsi que l’achèvement effectif des objectifs fixés. L’évaluation se base sur deux éléments : l’enregistrement du temps et l’évaluation de chaque cas individuel.

Concernant l’aspect temporel une fiche spéciale fut préparée, sur laquelle il s’agissait de noter chaque jour le temps consacré à chaque domaine d’activité. La plus petite unité de temps était de 15 minutes. L’enregistrement a été fait pendant une période de six mois. Pour l’évaluation finale, on a repris les données mensuelles, les a converties en pourcentages pour chaque activité et classées dans les catégories correspondantes. Le simple fait de prendre note de ces éléments a contribué, à lui seul, à une meilleure structuration des temps de travail; d’autre part, les résultats ont mené à une réflexion sur l’importance relative des différents domaines d’activité. On obtint par conséquence une réduction des durées consacrées à l’organisation, libérant ainsi des plages-temps pouvant être consacrées à la formation permanente interne.

Dans le cadre de l’évaluation des cas individuels on a convenu de buts à atteindre, puis documenté les processus d’évolution des clients; les interventions menées dans le contexte des consultations ont également été enregistrées et ont donné lieu à une réflexion. L’évaluation des cas a permis d’élaborer un système de documentation comportant trois éléments : une fiche servant à documenter les premières données, une feuille de données remplie de manière continue et une feuille d’évaluation.
La première fiche s’est révélée utile en tant que facilitant la participation initiale aux consultations : en la remplissant avec les responsables et en répondant aux questions, les clients ont trouvé un point auquel se référer ainsi qu’une base de discussion lors du premier entretien; en même temps, le fondement de la relation avec les conseillers était posé. L’utilisation de la feuille de données a permis de structurer le processus. En tant que documentation systématique de son déroulement, elle pouvait aussi être utilisée avant chaque consultation pour évaluer progrès ou pas en arrière et les discuter avec les clients en cours d’entretien. La feuille d’évaluation a constitué une synthèse des autres documents, complétée de la dimension « évaluation globale du déroulement du processus ».

C’est par rapport à l’élaboration et à l’application du système de documentation décrit plus haut que nous avons le plus profité du projet. L’auto-évaluation a permis de développer un style de travail plus conscient et mieux structuré et son emploi a rendu possible l’achèvement effectif des buts fixés. Le chiffre de 49% que nous avons obtenu indique qu’elle a valeur durable en tant qu’instrument de vérification et d’élargissement des compétences à agir dans le domaine professionnel.