Etudes empiriques concernant la thérapie psychanalytique des psychoses
Résumé
Nous examinons des études qui se sont intéressées à l’efficacité de la thérapie analytique des psychoses, en portant une attention critique aux questions de méthode. Des travaux moins récents, incluant un groupe de contrôle et un échantillon randomisé, montraient déjà que cette forme de traitement est en principe efficace - essentiellement pour des thérapies de comte durée. Sachant que depuis, il a bien été démontré qu’il existe des rapports étroits entre durée du traitement et efficacité de la psychothérapie analytique dans les cas de psychose comme pour d’autres troubles psychiques, c’est actuellement aux thérapies de longue durée que s’intéressent cliniciens et chercheurs. A ce niveau il est toutefois pratiquement impossible d’utiliser contrôle et randomisation. Des études de ce type ne se trouvent donc que rarement et les durées de la thérapie analytique des psychoses ne dépassent jamais deux ans. Ce protocole de recherche ne peut pas être appliqué plus longtemps, pour des raisons d’ordres pratique et éthique. Il comporte en outre d’autres limitations, dont traite également notre article. C’est pourquoi les études empiriques de traitements de longue durée jouent progressivement un rôle plus important, même si elles n’incluent pas de groupe de contrôle direct.
Après avoir présenté une synthèse de travaux plus anciens, nous traitons plus spécifiquement des études suivantes :
La Boston Psychotherapy Study, qui compare la thérapie psychodynamique avec des traitements offrant un soutien plus important et plus proche de la réalité : la première obtient des résultats relativement modestes, même s’ils sont positifs.
La Chestnut Lodge Process Study, qui a examiné de manière rétrospective des cas de patients atteints de graves troubles chroniques (personnalité-limite, troubles affectifs et schizophrénie): les résultats du traitement sont peu positifs.
De nouvelles études menées en Scandinavie, avec à titre d’exemple le travail de Sjôstrôm et le projet NIPS (Nordic Investigation on the Psychotherapy of Schizophrenia, à laquelle ont collaboré le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède) : La petite étude de Sjôstrôm met en évidence de manière exemplaire les effets positifs du traitement psychothérapeutique, comparé à un petit groupe de contrôle (que les conditions géographiques favorables ont permis d’inclure). L’échantillon est composé de patients schizophrènes ayant bénéficié d’une psychothérapie lors d’un premier épisode de troubles; leur cas est examiné rétrospectivement et les résultats du traitement sont assez positifs. Il n’y a pas de groupes de contrôle directs,
mais une comparaison avec des études similaires est effectuée.
Des études concernant des traitements intensifs de longue durée, d’orientation psychanalytique, sans groupes de contrôle: Nous prenons comme exemples les résultats obtenus par Battegay, par Marschall, par Benedetti et Furlan, ainsi que par la « Forschungsstelle für Psychopathologie und Psychotherapie » de la Société Max-Planck. La démarche catamnestique de Benedetti et Furlan examine des thérapies menées en setting individuel, celles de Battegay et de Marschall des traitements de groupe et l’étude Max-Planck des traitements des deux types. Ces trois études montrent que les résultats sont positifs. Elles ont en commun le fait qu’en plus d’évaluer des données cliniques, elles tiennent également compte d’évolutions enregistrées au niveau des capacités (vécu et relations) des patients.
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