Les rapports entre la psychothérapie et la sociopsychiatrie, du point de vue du dialogue en séminaires de psychoses

Résumé

Pour devenir productives, les controverses sur les psychoses - leur interprétation et leur thérapie - devront se dérouler hors du schéma causes biologiques ou sociales, médicaments psychotropes ou psychothérapie. Le conflit d’opinions ne date pas d’aujourd’hui, mais il faut s’en libérer pour considérer l’opposition de deux pôles plus importants. La question centrale est celle du contraste distance ou proximité : faut-il qu’en tant que thérapeute, je garde mes distances et fournisse au patient des explications globales, ou suis-je disposé à tenter avec lui de comprendre sa situation individuelle? Lorsque je travaille avec une personne qui a une expérience de la psychose, vais-je plutôt souligner des aspects pathologiques ou anthropologiques, l’altérité ou la parenté? Les questions que nous posons concernant notre image de l’homme ne dépendent après tout pas des priorités que nous fixons en thérapie; elles peuvent donc contribuer à un rapprochement entre sociopsychiatrie et psychothérapie.

Ce n’est pas par hasard que nous avons choisi de baser nos considérations sur les séminaires de psychoses, lieu de dialogue. La psychiatrie doit encore faire l’apprentissage du dialogue, à de nombreux niveaux. Dans ce sens, revenir à une ‘culture du traitement’ de type psychologie des profondeurs peut être utile. L’approche mainstream - pharmacothérapie et éducation - aboutit à un cul-de-sac lorsqu’elle est pratiquée de manière isolée.