Problèmes liés au monde du travail et stratégies de gestion - la place de la psychothérapie

Résumé

L’étude présentée ci-dessous s’intéresse aux problèmes associés au travail (valeur subjective de ce dernier, problèmes liés au monde du travail, facteurs influant sur le degré de satisfaction professionnelle, établissement de liens entre troubles somatiques et/ ou psychiques et conditions de travail, etc.) et aux stratégies de gestion de ces derniers, y compris entre autres les traitements psychothérapeutiques.

On ne considère actuellement pas que la psychothérapie puisse contribuer de manière plus que marginale à la recherche de solutions aux problèmes liés au monde du travail ou au chômage. Parallèlement, les résultats de différents travaux montrent que les personnes qui ne se sentent pas à l’aise dans leur environnement professionnel souffrent de divers troubles et symptômes (isolement, frustration, agression, dépression). Ces derniers peuvent être soit la cause, soit la conséquence des problèmes ; il reste qu’il s’agit de troubles qui relèvent clairement du ressort des psychothérapeutes.

Une difficulté résulte du fait que ces personnes manifestent une attitude méfiante à l’égard de toute forme de soutien thérapeutique - donc également de la psychothérapie -, et qu’en général elles ont un niveau de formation relativement bas et sont vraisemblablement sous-privilégiées sur le plan financier. Le degré d’acceptation de la psychothérapie va dépendre de l’attitude de ses praticiens : sont-ils disposés à plus s’occuper des problèmes auxquels font face les travailleurs et les chômeurs, compte tenu des difficultés mentionnées ci-dessus ;

Les résultats de l’étude permettent de conclure que les problèmes rencontrés au lieu de travail amplifient les difficultés psychiques ou psychosomatiques, ou même qu’ils en sont la cause directe. A leur tour ces difficultés influent considérablement sur la perception qu’a l’individu de sa valeur dans le monde du travail et sur son intégration sociale, au point que
même un changement d’emploi ne permet plus d’éliminer les blocages psychosociaux et les déficits enregistrés sur le plan de la motivation.

Il semble peu réaliste d’envisager apporter un soutien aux personnes souffrant de troubles aigus sur le lieu même de leur travail. Par contre, une solution plus adéquate pourrait consister en une intensification de la collaboration entre les thérapeutes et les personnes dont le mandat inclut une responsabilité pour la gestion des problèmes (exemples : délégués du personnel, médecins d’entreprise, responsables des ressources humaines, etc.). Il faudrait viser à élargir -dans un sens enrichissant- le champ d’activité des thérapeutes en leur confiant des mandats au sein des entreprises, dans le cadre desquels ils pratiqueraient la prévention mais aussi le conseil par rapport à l’élaboration de stratégies pointues de traitement.

Les éléments centraux de la compétence thérapeutique des praticiens devraient être plus fréquemment mis à disposition d’un monde du travail en constante mutation et servir à résoudre les problèmes résultant de cette évolution. Il faudrait que les psychothérapeutes mènent une réflexion et accompagnent ceux qui sont confrontés à de nouveaux défis, telle l’opposition entre bénéfices pour les actionnaires et développement des ressources humaines.