Proposition pour une utilisation systématique d'indices visuels dans le cadre du diagnostic psychothérapeutique (corporel) - Une grille d'analyse empiriquement fondée

Résumé

Une précédente étude avait démontrée que des photographies de l'ensemble du corps permettent de tirer des conclusions sur la santé psychosomatique de certains patients. En utilisant trois descriptions verbales des symptômes, il est possible de choisir celle qui se rapporte au patient sur la photo. Les jugements dépassent de beaucoup le niveau aléatoire. Les thérapeutes formés à l'approche bioénergétique ont de meilleures capacités sur ce plan que ceux qui n'utilisent pas la thérapie corporelle. Nous avons cherché à savoir quelles sont l es catégories utilisées par les bioénergéticiens pour décrire des problèmes visibles ou supposés ainsi que les changements enregistrés entre le début et l a fin de la thérapie. A l'aide d'un programme informatisé d'analyse de texte nous avons établi une grille d'analyse contenant 30 catégories de base et 4 catégories globales.

L'évaluation des experts concordait de manière considérable, surtout si l'on considère que les catégories n'étaient pas déterminées à l’ avance et qu'ils devaient formuler librement leurs textes. Concernant 37.5% de toutes les désignations possibles (680 selon la grille extraite plus tard), au moins 7 des 8 experts étaient d'accord pour attribuer une catégorie spécifique de problème.
Le taux d'inter-corrélation des différentes catégories de symptômes était un peu plus élevé pour la comparaison entre experts que pour celle entre patients. Nous considérons ce résultat comme indicatif de la présence de styles cognitifs spécifiques selon la théorie de base et la formation. Les échantillons examinés (8 experts, 20 patients) étaient trop petits pour permettre d'identifier avec certitude une structure dans les données. Nous mentionnons des inter-corrélations entre les différentes catégories de symptômes et entre ces catégories et les diagnostics de caractère (selon Lowen 1958). Compte tenu du petit nombre de données, ils doivent être interprétés avec prudence et se sont avérés insuffisants pour valider ou infirmer le concept de structure caractérielle. Les diagnostics établis à ce niveau et la comparaison de leur fiabilité sur une période d'une année (première impression spontanée versus analyse détaillée formulée verbalement) sont peu fiables. II reste toutefois que dans I 'ensemble, nous pouvons recommander l'emploi de la grille, mais rendons les éventuels utilisateurs attentifs au risque de conclusions trop hâtives. Enfin nous suggérons que d'autres études soient menées quant aux liens entre (psycho-) pathologie, personnalité et caractéristiques corporelles.