Places de stage pour le niveau propédeutique en psychothérapie (étude pilote)

Résumé

La présente étude traite de la situation des candidats au propédeutique ayant à faire un stage clinique obligatoire d'une durée d'au moins 480 heures dans une institution du domaine social ou de la santé. Des interviews semi-structurées ont été utilisées pour interroger les responsables de ces places de stage dans la région orientale de l'Autriche (pour l'année 2002), concernant leurs expériences avec ces stagiaires.

Ces personnes décrivent les conditions dans lesquelles ces stages se déroulent comme généralement positives, les stagiaires bénéficiant d'un suivi professionnel suffisant et étant bien intégrés dans les équipes. La plupart des institutions leur offrent de la supervision sans qu'ils aient à verser d'honoraires. Il est par contre extrêmement rare que les stagiaires reçoivent une rémunération ou que les établissements s'acquittent de charges sociales.

Les tâches confiées aux stagiaires peuvent être parfois qualifiées d'administratives, mais il arrive aussi qu'ils aient à assumer certaines responsabilités - exemples : « mener des entretiens », «travailler avec un groupe », «conseil et soutien» et« discussion de cas ». Dans l'ensemble, on a l'impression que les stagiaires sont considérés comme des collaborateurs au sens propre du terme. La majorité des responsables se déclarent satisfaits de leur travail.

L'étude montre que des stagiaires sont engagés pour quatre raisons principales : les responsables au sein des institutions considèrent qu'il est de leur devoir professionnel de contribuer à la formation des personnes qu'ils emploieront plus tard ; ils apprécient en outre les idées et les échanges engendrés par ce système. Ils soulignent également que les stagiaires peuvent jouer le rôle de collaborateurs supplémentaires. Et finalement, ils considèrent que l'autorisation qui est accordée à leur institution de former des stagiaires contribue au statut dont jouit cette dernière.
Parmi les arguments justifiant le fait que l'offre de places de stage n'est pas forcément positive, citons les suivants : les collaborateurs doivent effectuer un travail supplémentaire -impliquant parfois un fort investissement en temps - pour guider les stagiaires et cet engagement n'est pas payé. De plus, en règle générale les stagiaires ne savent pas gérer des groupes spécifiques de clients ou des situations de crise, ce qui fait que les collaborateurs de l'institution doivent beaucoup s'investir à ce niveau. Les responsables pensent que leurs stagiaires sont relativement satisfaits des conditions dans lesquelles ils travaillent. Ils considèrent que ceux-ci ont la possibilité de faire des expériences de valeur du point de vue professionnel (contacts avec les clients et intégration dans une équipe) et que le stage est une bonne occasion de réfléchir de manière critique à l'image professionnelle des psychothérapeutes.

Les responsables pensent que si certains stagiaires ne sont pas satisfaits c'est parce que l'institution ne les a pas suffisamment bien guidés et suivis, parce que les candidats ont des attentes trop élevées et parce que certains d'entre eux ne sont pas capables de gérer des clients difficiles ou des conditions de travail peu favorables.

Lorsqu'on leur demande de faire des propositions concernant la manière dont la situation des stagiaires pourrait être améliorée, les responsables tendent à suggérer que les stages pratiques devraient être mieux institutionnalisés : il faudrait formuler de manière précise les contenus et les objectifs des stages, mieux coordonner la collaboration avec les institutions les offrant et intensifier l'engagement de l'association professionnelle - en ce qui concerne en particulier une éventuelle rémunération des stagiaires.