Douleurs psychosomatiques: aspects physiologiques
Résumé
Une psychothérapie réussie permet d'améliorer les ressources, la santé et le bien-être du patient. Cet effet salutaire pourrait - selon l'auteur - être conforté si, pendant la formation du thérapeute déjà, on tenait systématiquement compte des rapports entre santé et genre (au sens de masculin/féminin) ainsi que de ceux entre genre et psychothérapie. L'article présente à titre d'exemple des résultats obtenus grâce à des études sur la résilience : les facteurs (familiaux, sociaux et personnels) de risque et de protection influent de manière différente sur la santé des hommes et des femmes. Par exemple, le mariage et la famille protègent les hommes, alors que, pour les femmes, le rôle de femme au foyer représente un risque, tandis qu'une bonne formation et une activité professionnelle satisfaisante contribuent à les protéger. Donc, les mêmes facteurs n'ont pas les mêmes effets sur les hommes et sur les femmes. Du point de vue de la psychothérapie, le plus important résultat acquis par ceux des travaux sur la résilience qui ont pris en compte l'aspect genre peut être formulé comme suit : ce sont les personnes qui surmontent le mieux les attributs des rôles sociaux classiques, avec même une tendance à l'androgynie, qui ont les meilleures chances d'être en bonne santé. Des études sur la stabilité des relations primaires -qui est considérée comme un facteur important de protection - et le genre montrent également que moins l'enfant a confiance en lui-même et en ses parents (de substitution), plus il accepte facilement d'avoir des comportements typiques du point de vue de la répartition des rôles. En diagnostiquant différents styles d'attachement et en les associant à des facteurs de risque ou de protection, la recherche entreprise dans ce domaine a aussi fournides connaissances qui permettraient d'optimiser les effets salutaires de la psychothérapie.
D'autre part, toute une série de données montre que le genre joue un rôle très important par rapport au processus thérapeutique. Les femmes entreprennent plus souvent une psychothérapie ; elles sont aussi beaucoup plus nombreuses à pratiquer ce métier. Les membres des deux sexes introduisent des attentes typiques dans la relation thérapeutique ; ils ont aussi une image différente d'eux-mêmes. Les psychothérapeutes femmes et les psychothérapeutes hommes se comportent sous bien des aspects d'une manière correspondant aux rôles traditionnels. Ils ne gèrent pas les aspects érotiques et le toucher de la même manière, ils ne verbalisent pas les mêmes thèmes dans le contexte du transfert et du contre-transfert, ils accordent priorité à différents types de conflits et leurs interprétations ne sont pas forcément les mêmes. Tous ces facteurs justifieraient une étude systématique et une description des chances et des risques associés aux quatre types de dyade thérapeutique : une thérapeute et une cliente, un thérapeute et une cliente, une thérapeute et un client, ainsi qu'un thérapeute et un client.
Une réflexion plus consciente sur ces quatre constellations pourrait être menée dans le cadre de la formation, de l'expérience sur soi et des supervisions. Associée à une réflexion sur les chances et les risques liés à l'identité sexuelle des psychothérapeutes, elle pourrait apporter une contribution importante à l'amélioration de la santé psychique - du thérapeute comme du client. Tant que les psychothérapeutes demeurent prisonniers de stéréotypes sexuels peu sains, il leur est difficile d'aider pleinement leurs patients à exploiter leurs potentiels de santé.
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Publiée
2004-01-01
Comment citer
Krause-Girth, C. (2004). Douleurs psychosomatiques: aspects physiologiques. Science psychothérapeutique, (1), 26–35. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/408
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