Méthodes et domaines-limites en rapport avec la guérison du corps et de l’âme dans les professionsexercées par les psychothérapeutes, les médecins et les pasteurs, catéchètes ou aumôniers
Résumé
La présente étude se fonde sur 51 interviews semi-structurées menées avec des «experts» sur le thème des méthodes et domaines un peu périphériques existant dans la pratique de certaines professions s'intéressant à l'âme (psychothérapie, médecine et religion). Des professionnels exerçant une activité pratique prennent position au sujet de méthodes spirituelles, ésotériques, ou empruntées aux cultures d'Extrême-Orient, entre autres, qui ne sont pas enseignées dans la formation classique et ne sont pas pratiquées par les personnes interrogées. Il s'agit de savoir quelles sont, parmi les méthodes potentiellement « salutaires », celles qui sont connues des praticiens membres des trois groupes de professionnels et de connaître l'avis de ces derniers à leur sujet. On a aussi voulu savoir quelles sont celles parmi ces méthodes pour lesquelles les clients ou patients manifestent un intérêt et comment les professionnels réagissent à ces demandes. On traite aussi des attentes des professionnels à ce niveau envers leurs groupements et associations. Et finalement le rôle de la religion dans le contexte de la guérison du corps et de l'âme est débattu.Les principaux résultats de l'étude peuvent être thématisés comme suit :
Les personnes interrogées se montrent en principe ouvertes à des méthodes qui sont relativement nouvelles, mal établies et jusqu'à maintenant non-reconnues par la communauté scientifique. Mais simultanément elles pensent que ces méthodes devraient être soumises à un examen critique et que leur indication devrait être mieux différenciée. Celles des méthodes qui sont déjà établies dans notre contexte culturel et scientifique (exemples : homéopathie, acupuncture et yoga) sont considérées comme positives. Par contre, les méthodes de type spirituel ou ésotérique (astrologie, lecture des lignes de la main, chamanisme, pendule, etc.) font l'objet d'une attitude neutre ou négative.
Dans le quotidien de leur pratique les membres des groupes professionnels interviewés sont souvent confrontés à des demandes pour ce genre de méthodes émanant de leurs clients ou patients. On peut supposer que ces méthodes-limites exercent un certain attrait sur ces derniers parce qu'elles peuvent servir à donner un sens et à saisir l'être humain dans sa «totalité » par le biais de pratiques magiques, corporelles, ritualisées ou sensuelles. Or, les praticiens des professions classiques de la santé ne peuvent satisfaire qu'en partie les attentes d'une guérison dans le sens d'un sentiment que l'existence fait sens ou procure le bonheur et le bien-être. C'est à ce niveau qu'il y a une demande pour les méthodes alternatives.
Tous les interviewés, quelle que soit leur profession, soulignent le rôle positif de la religion dans le contexte du processus de guérison. La confiance en un être suprême et la foi sont considérées comme un véritable soutien par rapport à la guérison du corps et de l'âme.
Les réponses reflètent clairement le fait que les professionnels de la santé réfléchissent actuellement à ces autres méthodes. Ils s'efforcent d'élargir leurs propres disciplines, tout en prenant soin de se démarquer par rapport à des promesses ou offres de guérison qui sont - à leurs yeux - peu sérieuses.
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Publiée
2004-07-01
Comment citer
Margreiter, U., Schwentner, G., & Wohlgenannt, M. (2004). Méthodes et domaines-limites en rapport avec la guérison du corps et de l’âme dans les professionsexercées par les psychothérapeutes, les médecins et les pasteurs, catéchètes ou aumôniers. Science psychothérapeutique, (3), 164–169. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/392
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