Le nouveau syndrome fasciste : une culture associant inconsciemment antisémitisme et phobie de l’Islam

Résumé

On enregistre actuellement une tendance à mener le « Kulturkampf » sur des bases dualistes. On défend soit l'un côté, soit l'autre. M'inspirant de Modena, je tente d'esquisser ce nouveau syndrome fasciste, dans lequel antisémitisme et phobie de l'Islam sont inconsciemment associés. Pour décrire la matrice sociale et psychologique à sa base, je traite de certains complexes fortement émotionnels, du rôle de l'idéologie et de ses rapports avec la globalisation.

La psychanalyse offre une possibilité de définir le syndrome en question comme un phénomène omniprésent et de cerner toutes ses significations pour la psychologie collective. Dans ce contexte, j'élabore une théorie de l'inconscient civilisateur auquel se réfèrent des individus et des groupes ayant des cultures différentes lorsqu'ils s'affrontent à des conflits et des crises profondes. Ces derniers sont la matière première qui servira à mettre en route des processus dynamiques d'escalade et de polarisation qui seront ensuite attisés par des politiques populistes et fondamentalistes. Ces crises et conflits sont souvent exploités pour légitimer la violence concrète ou structurelle.

Me fondant sur la théorie de la violence et de la paix proposée par Johan Galtung, j'élabore un concept devant permettre de gérer les conflits à un niveau interculturel au lieu de mener des «luttes culturelles». Y sont inclus une philosophie complexe de la paix, une théorie de cette dernière, mais aussi une praxis concrète du dialogue (approfondi). L'approche de Galtung vise à éliminer une partie de la violence structurelle et culturelle concrète et à établir un état de paix structurelle et culturelle concrète, incluant l'empathie et la créativité.