AD(H)S - Pandémie ou hystérie dans la société? ou: Lorsque toute déviation par rapport aux normes est considérée comme pathologique - une réflexion critique et un état des lieux

Résumé

En cette époque où les enfants et les adolescents sont nés dans des années à faible natalité, le nombre de diagnostics d’AD(H)S ne cesse d’augmenter. Les statistiques en rapport avec les prescriptions de neuroleptiques explosent carrément. Il faut alors se poser un certain nombre de questions : les symptômes sont-ils vraiment ceux d’un « authentique » trouble, justifiant un diagnostic ? Ou le terme d’AD(H)S est-il choisi de manière arbitraire pour désigner simplement des comportements qui dérangent la société ? Et se peut-il que ces comportements ne soient que le reflet d’une réaction à des conditions sociales et familiales changées ? Les neuroleptiques prescrits parfois déjà à des enfants en bas âge sont-ils la meilleure forme de traitement ?

On considère que l’AD(H)S est caractérisé pour l’essentiel par de l’hyperactivité avec une agitation motrice, un manque d’attention et une impulsivité due à un manque de contrôle. Ceci dans le contexte de troubles profonds du développement qui touchent à plusieurs domaines : communication, relationnel, comportement, intérêts et activités. Il faut pourtant bien savoir que le syndrome - qu’il soit accompagné d’hyperactivité ou non - est souvent diagnostiqué sur la base d’une procédure sommaire et de quelques symptômes. Les résultats de l’examen peuvent varier pour un même enfant, en fonction de la personne qui remplit le questionnaire. Pour procéder de manière plus différenciée, il faudrait explorer avec précision la famille, les proches et l’environnement social de l’enfant ou de l’adolescent ; il faudrait aussi faire un examen médical global et un examen neurologique, ainsi que des test psychologiques et un examen neuropsychiatrique. Ce n’est qu’une fois que l’on a établi que le problème relève vraiment d’une pathologie que l’on peut commencer à se demander quelle serait la thérapie la plus adéquate.

D’ailleurs, même si le nombre de diagnostics d’AD(H)S augmente de manière inquiétante et rapide - ce qui signifie que le syndrome et son traitement devraient être bien connus -, seuls env. 10% des individus concernés sont traités de manière adéquate. Une thérapie multimodale serait indiquée dans la plupart des cas, qui serait adaptée aux données individuelles après examen soigné. Les formes de thérapie utilisées le plus souvent dans le traitement d’enfants souffrant d’AD(H)S sont : l’élucidation, le conseil & training, la psychothérapie, la pharmacothérapie et l’ergothérapie.

Lorsqu’on aborde le thème de l’AD(H)S de manière ouverte, on se rend rapidement compte qu’un certain scepticisme est indiqué au niveau de la manière dont les spécialistes le gèrent à différents niveaux. Ce n’est alors que lorsque la société acceptera de créer une atmosphère positive dans laquelle les enfants pourront s’approprier des compétences interactionnelles et développer leur personnalité qu’on cessera de marginaliser et de « pathologiser » à tout prix ceux dont le psychisme ou le corps ne correspond pas tout à fait aux normes.