Organisation de la relation dans l’accompagnement et la thérapie des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transsexuels - Analyse sur la base des concepts de transfert et de contre-transfert

Auteurs

  • Udo Rauchfleisch

Résumé

Le préalable à tout conseil et toute thérapie de patients LGBT est l’impartialité à l’égard de leur orientation et de leur identité (distanciation par rapport aux concepts pathologiques). En faisant un transfert négatif, les thérapeutes peuvent être perçus comme les représentants de parents auteurs de rejet. Les transferts doivent être analysés pour que les actions homophobes ou transphobes intériorisées par les patients soient explicitées et qu’un travail sur les blessures dont ils ont souffert durant leur évolution puisse se faire. Les contre-transferts de nature homophobe ou transphobe sont contreproductifs dans le traitement des patients. Les personnes intéressées par un traitement peuvent idéalement se renseigner au préalable auprès de l’antenne régionale ou nationale d’une association LBGT pour trouver un thérapeute sans préjugé en la matière. Les contre-transferts qui font naître une sensation de partialité ou un sentiment d’insécurité doivent être abordés ouvertement. Le contre-transfert optimal prend la forme d’une posture ouverte envers le patient, dans l’acceptation totale et sans réserve de ce qu’il est. Il est possible d’utiliser les différentes méthodes thérapeutiques pour traiter les patients LGBT présentant une maladie psychique. Mais il faut alors veiller à distinguer les interactions spécifiques entre l’orientation sexuelle et l’identité d’une part et la maladie psychique d’autre part. Indépendamment du modèle thérapeutique utilisé par le/la psychothérapeute, on en revient finalement toujours aux relations. Dans certaines écoles thérapeutiques, la psychanalyse et la thérapie systémique sont conceptualisées explicitement sur le plan des relations, tandis qu’elles revêtent une dimension importante mais implicite dans d’autres écoles (la thérapie comportementale cognitive par exemple). En tant que thérapeutes, nous travaillons toujours sur la relation avec le patient et essayons de l’utiliser pour avancer. Ce principe s’applique aussi bien aux psychothérapies au sens strict qu’aux interventions de conseil. Il s’agit ensuite d’aborder les questions qui touchent à la relation telle qu’elle s’établit dans l’accompagnement et le traitement des lesbiennes, des homosexuels, des bisexuels et des transsexuels, en s’appuyant sur les concepts psychanalytiques du transfert et du contre-transfert. Je commencerai par présenter brièvement ces deux notions puis décrirai certaines constellations caractéristiques de ces patients.

Mots clés: patients LGBT, transfert, contre-transfert, homophobie, transphobie, conseil, thérapie

Biographie de l'auteur

Udo Rauchfleisch

Udo Rauchfleisch, Prof. émér. de psychologie clinique à l’Université de Bâle. Dr. rer. nat. Thèse de doctorat à l’université de Kiel. Psych. diplômé Psychologue spécialisé FSP/SVKP, psychanalyste DPG, DGPT. Cabinet privé de psychothérapie et de conseil depuis 1999 à Bâle. Auteur de divers livres spécialisés.

Publiée

2016-12-29

Comment citer

Rauchfleisch, U. (2016). Organisation de la relation dans l’accompagnement et la thérapie des lesbiennes, homosexuels, bisexuels et transsexuels - Analyse sur la base des concepts de transfert et de contre-transfert. Science psychothérapeutique, 6(2), 130–139. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/256