Le Burnout : Eléments psychothérapiques et psychocorporels à partir d’un cas clinique

Auteurs

  • Marulla Hauswirth

Résumé

En partant d’une situation clinique, les fondements théoriques suivants sont développés pour une compréhension de la problématique psychophysique et une intervention thérapeutique ciblée :

Le burnout peut se manifester conjointement à d’autres troubles, mais est plus fréquemment rencontré dans les troubles de la lignée dépressive et parfois en lien avec des traumas précédents. Les facteurs conduisant à un burnout sont une accumulation de stress souvent de diverse nature et dont il s’agit de faire la part dans la thérapie. Nous pouvons distinguer des facteurs contextuels, liés à la situation de vie actuelle, dont les conditions relationnelles et familiales, des difficultés en lien avec la santé, des facteurs liés aux expériences antérieures - comme des difficultés dans l’enfance ou des traumas-, et des facteurs spécifiques de la situation déclenchante, notamment les conditions d’activité professionnelle, les relations avec les supérieurs, les collègues, la charge de travail, etc. Une élaboration différenciée de ces facteurs soutient les forces du moi et permet de retrouver une stabilité et un sentiment de cohérence, les patients souffrant de burnout ne comprenant souvent pas ce qui a pu les mener à cette impasse.

La problématique de burnout est en général accompagnée de manifestations neurovégétatives importantes (tremblements, sensations de paralysie, oppression respiratoire) qui peuvent inquiéter le patient et pour lesquels les thérapies psychocorporelles peuvent offrir des outils spécifiques. Sur un plan neuropsychologique, le burnout est mis en relation avec des réactions spécifiques au stress et à l’angoisse. Pour des raisons à analyser dans le contexte clinique individuel, le burnout constitue une mise en échec des capacités d’auto-protection de la personne, au sens de Laborit (1994) et des concepts développés par Levine (1997). La conséquence sur le plan psychophysique est le maintien d’une activation profonde du système nerveux, accompagnée d’une paralysie apparente ; ne permettant aucune décharge n’est possible et donc aucun repos, ce qui conduit à la sensation d’épuisement dont se plaignent ces patients.

L’abord thérapeutique psychocorporel ne peut donc être direct dans la phase aiguë. Les interventions cherchant à agir sur l’épuisement en visant une mobilisation de l’énergie risquent d’augmenter la tension intérieure. Des interventions visant la détente risquent, quant à elles, de se heurter au besoin de maîtrise du patient pour éviter un effondrement intérieur. Enfin, un mode d’intervention direct sur les émotions fortes - comme la rage qui est souvent palpable - risque d’augmenter la dissociation. Dans cette phase, l’approche doit donc être indirecte et viser à redonner un sentiment de maîtrise à la personne pour progressivement, en mobilisant et en détendant à la fois, permettre au niveau d’activation lié au stress de redescendre et aux capacités d’autoprotection de reprendre leur place. Ce n’est que dans un second temps que les enjeux intrapsychiques liés à l’histoire personnelle peuvent être abordés.

Biographie de l'auteur

Marulla Hauswirth

Marulla Hauswirth, Fachpsychologin für Psychotherapie FSP in freier Praxis, Lehr-therapeutin und Supervisorin SGBAT, Hyp-notherapeutin Ghyps, Zusatzbildung in Somatic Experiencing, freie Mitarbeiterin der Association Appartenances Vaud (psychosoziale Struktur für MigrantInnen die sowohl soziale Integrationsunterstützung wie auch psychotherapeutische Hilfe anbietet), mehrere Artikel zum Thema der Konsequenzen von kollektiver Gewalt und psychotherapeutische Unterstützung.

Korrespondenz: Marulla Hauswirth, psycho-logue specialiste en psychotherapie FSP Membre cert. de la Societe Suisse de Therapie et Analyse Bioenergetiques, Hypnothera-peute SHYPS, 19, rue St. Laurent, 1003 Lausanne, Schweiz

Téléchargements

Publiée

2010-07-01

Comment citer

Hauswirth, M. (2010). Le Burnout : Eléments psychothérapiques et psychocorporels à partir d’un cas clinique. Science psychothérapeutique, (3), 162–166. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/11