Les?psychothérapeutes?dans?la?société?médiatisée?:?utiles?ou?exploitables??Expériences?faites?dans?le?cadre?de?dix?ans?d’entremise?thérapeutes-médias
Résumé
Les psychothérapeutes sont très demandés en tant qu'interlocuteurs pour des interviews, soit que des journalistes aient besoin d'une brève déclaration, soit qu'ils leur demandent de commenter l'actualité lors d'un appel téléphonique de trois minutes.Je montre l'évolution de ce thème au cours des dix dernières années. Au début mon travail consistait à intensifier et à professionnaliser les relations publiques pour des groupements de psychothérapeutes. Je mets en évidence le champ de tension qui sépare les médias, leurs structures et leurs intérêts, d'une part, et les psychothérapeutes devant donner des interviews ou servir d'alibi aux journalistes d'autre part. À la base, je suis d'avis qu'en tant qu'experts les psychothérapeutes peuvent exercer une influence durable. À la fin des années 90, cela s'est surtout fait (en Allemagne) par le biais de la publication de reportages et de commentaires sur le projet de loi en matière de psychothérapie. Aujourd'hui les médias souhaitent obtenir des commentaires et des analyses en rapport avec les grands titres, avec des événements actuels ou en tant que confirmation scientifique d'opinions auxquelles adhèrent déjà leurs rédactions.
Je démontre que la demande des médias se répartit en deux catégories. Il y a d'une part des médias manifestant un intérêt authentique. Pour eux, les psychothérapeutes jouent le rôle d'experts et de personnes dotées d'un savoir spécialisé. Dans ce sens, ils leur donnent la possibilité d'analyser un contexte, de fournir des informations de type psychologique, de préciser les points peu clairs et de fonder leur perception de manière différenciée.
Par contre, les médias dont l'intérêt n'est qu'hypocrite « mettent une pression » véritable sur les psychothérapeutes. Les déclarations des experts sont alors utilisées pour « attiser »» les préjugés ou pour servir d'alibi à des rédactions.
Le savoir expert des psychothérapeutes est de plus en plus demandé dans les médias. Depuis quelques années, la souffrance humaine est considérée comme ayant une valeur élevée sur le marché médiatique. Ce qui me préoccupe est que, lorsque des psychothérapeutes s'expriment sans réfléchir, ils peuvent également être utilisés comme une marchandise. C'est pourquoi je leur recommanderais de ne pas réagir à chaque demande et de ne pas forcément s'exprimer au sujet de cas spectaculaires. Surtout lorsque le thème ne relève pas de leurs intérêts personnels. Il faut en outre qu'ils connaissent les intérêts et les structures du média présentant la demande.
Enfin, s'ils doivent s'exprimer il faut qu'ils disposent d'une bonne part d'expérience, de répartie et d'assurance.
La donnée essentielle est la suivante : il faut que les psychologues utilisent les médias. Ceux qui pratiquent la psychologie et la psychothérapie ont la chance d'être en quelque sorte des séismographes des évolutions, d'identifier rapidement des tendances, d'élaborer des stratégies de résolution, de servir d'entremetteurs et, enfin, de définir des échelles de valeur.
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Publiée
2007-10-01
Comment citer
Reinsch, U. (2007). Les?psychothérapeutes?dans?la?société?médiatisée?:?utiles?ou?exploitables??Expériences?faites?dans?le?cadre?de?dix?ans?d’entremise?thérapeutes-médias. Science psychothérapeutique, (4), 157–161. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/107
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