La garantie de qualité dans le cadre de la formation spécialisée en psychothérapie : résultats de la vérification périodique menée auprès des membres de la Charte suisse pour la psychothérapie

Résumé

Voir aussi www.psychotherapiecharta.ch

La Charte suisse pour la psychothérapie est une union faîtière fédérant les institutions de formation en psychothérapie, les groupements professionnels et les organisations de psychothérapeutes.

Ses membres sont dans l’obligation de respecter le standard élevé qu’elle a fixé en ce qui concerne la formation en psychothérapie, les bases du caractère scientifique de cette discipline et l’éthique gouvernant la pratique de la profession.

Ses objectifs sont la garantie de la qualité et le développement de la psychothérapie ; elle se porte garante que ses membres utilisent des méthodes sérieuses. Elle n’accorde le statut de membre qu’à des institutions et à des approches qui ont subi une évaluation. Elle vérifie périodiquement que ces dernières respectent ses normes.

La commission chargée de la garantie de la qualité présente un rapport contenant les résultats de la seconde série de vérifications, entreprise entre 2003 et 2007.

Cette deuxième série de vérifications des institutions de formation a montré que, de manière générale, celles-ci respectent les normes de formation fixées par la Charte et, parfois, les développent même plus avant.

En règle générale, les instituts sont en mesure de présenter des documents détaillés ; bien qu’ils soient tous différents, la plupart d’entre eux sont très bien organisés.

Les entretiens menés avec les représentants des instituts se sont déroulés dans une atmosphère ouverte et constructive. Les représentants ont pris connaissance avec intérêt de la manière dont les délégués de la commission perçoivent leur organisation. Plusieurs d’entre eux seraient disposés, en particulier, à améliorer leur présentation et la manière dont ils communiquent avec l’extérieur.

Malgré quelques désaccords dans très peu de cas, les procès-verbaux finaux ont été approuvés sans provoquer des conflits. La deuxième vérification des groupements professionnels et spécialisés a montré que :

>    la manière dont la Charte conçoit la psychothérapie (accès multidisciplinaire à la formation spécialisée, intégralité et interdisciplinarité de la formation, protection de la diversité des méthodes, en plus des hauts standards fixés au niveau du caractère scientifique et de l’éthique de la pratique) perd un peu de son caractère obligatoire, en particulier au sein des groupements professionnels,

>    le haut niveau d’une formation conforme à la Charte (comparé aux normes de qualification appliquées par les groupements de psychologues et de médecins) perd en importance, compte tenu de la nécessité dans laquelle se trouvent tous les psychothérapeutes de collaborer au niveau de la politique professionnelle,

>    en ce qui concerne en particulier les groupements professionnels régionaux, les nouveaux membres n’ont plus fait une formation conforme à la Charte et des tensions croissantes entre politique de la formation (spécialisée) et politique professionnelle pourraient provoquer une polarisation entre les instituts de formation spécialisée et les associations professionnelles.

Conclusions

La procédure de vérification n’a pas été modifiée et il semble qu’elle continue à faire ses preuves. Les différentes étapes -examen des documents présentés, entretien avec des représentants de l’institution concernant les points demeurés ouverts (en général dans les locaux des instituts membres), regard sur l’organisation et la culture de cette dernière, rédaction d’un procès-verbal final et signature de ce dernier par les deux parties - sont l’occasion de mener une discussion sur la qualité et de développer cette dernière, ceci dans un esprit de coopération positive. Il reste que seuls les standards quantitatifs peuvent vraiment être garantis. Dans ce sens, cette forme de gestion de la qualité correspond essentiellement à une garantie au niveau des structures.

Si ces visites et aperçus, ainsi que ces discussions sur la manière dont l’affilié se perçoit et pense qu’il est perçu par les autres, ont contribué à quelques évolutions des procédures, nous ne pouvons que nous réjouir de cette amélioration de la qualité. Le véritable défi posé par une garantie de la qualité des processus et des résultats, ainsi que par une procédure d’évaluation interne et externe, n’a pas encore été confronté. Tous les membres de la Charte - il s’en faut de beaucoup - ne sont pas encore prêts à considérer que leur propre institution dérive un bénéfice satisfaisant de ces évaluations imposées de l’extérieur.