Les parents et les enseignants en tant que facteurs de risque pour la violence des jeunes

Auteurs

  • Wassilis Kassis
  • Paco Abril University of Girona
  • Sabine Bohne Universität Osnabrück
  • Mart Busche Dissens e.V., Berlin
  • Majda Hrzenjak Peace Institute, Ljubljana
  • Ziva Humer Peace Institute, Ljubljana;
  • Ralf Puchert Dissens e.V., Berlin
  • Alfons Romero University of Girona
  • Christian Scambor Men’s Counsseling Center and Research Institute, Graz
  • Elli Scambor Men’s Counsseling Center and Research Institute, Graz

Résumé

Les préjugés très répandus concernant la manière d’expliquer la violence des jeunes (voir Kassis 2003) semblent parfaitement plausibles. Et la plupart des responsables d’éducation ne sont pas exempts de ces préconceptions, ce qui leur fait très facilement dire aux jeunes de faire des efforts pour éviter la violence et pour se comporter de manière aussi bien élevée et paisible que les adultes. Or, on oublie que les adultes contribuent beaucoup et de manière regrettable à la violence des jeunes.

Que ce soit dans la famille (violence entre les parents et mauvais traitements infligés par ces derniers à leurs enfants) ou à l’école (violences verbales proférées par les enseignants), la manière dont on ne les respecte pas conduit les jeunes -c’est notre analyse de la situation - à devenir violents et à manquer de respect envers leurs pairs. Dans le cadre des analyses que nous présentons ci-dessous, nous nous concentrons sur les formes physiques et extroverties de violence, donc sur la violence physique exercée par les jeunes.

Nos résultats sont issus d’une étude menée à l’Université d’Osnabrück (Allemagne) par le biais de questionnaires relevant du projet de recherche UE/Daphne, « Formation of nonviolent behaviour in school and leisure time among youths from violent families » (Laufdauer 2009-2011). Cette étude a été menée en Allemagne, en Slovaquie, en Espagne et en Autriche au printemps 2009. L’échantillon représentatif des jeunes vivant dans les quatre pays participants compte 5.149 sujets en huitième année de scolarité.

Les analyses entreprises ont montré que les trois formes de violence exercées par des adultes (mauvais traitements dans le milieu familial, violence physique entre les parents et violence verbale issue des enseignants) correspondent à l’utilisation de la violence physique par les jeunes de sexe féminin comme masculin. On peut donc dire que la violence physique trouvée chez les jeunes est un phénomène qui n’est dû que dans des cas très rares au besoin de réagir à une situation, que ce soit à l’école ou durant les loisirs ; il s’agit plutôt d’un comportement que les jeunes des deux sexes acquièrent tout au long d’un processus complexe et multifactoriel de socialisation à la violence, en s’y exerçant en quelque sorte. Cette influence est particulièrement nette par rapport au contexte de la violence entre adultes.

À ce niveau, on peut formuler l’hypothèse selon laquelle les endroits où l’on enregistre des déficits de socialisation chez les jeunes disposés à exercer la violence ne sont pas forcément ceux où des situations problématiques existent (cf. Kassis 2009). Concernant les jeunes violents, les contextes scolaires et familiaux mettent souvent en évidence des problèmes touchant à l’ensemble de la société et ce sont ces problèmes spécifiques qui influent sur le contexte familial et scolaire de socialisation, y faisant naître un processus d’interaction spécifique. Si autant de parents et d’enseignants deviennent violents, c’est parce qu’ils ne gèrent pas à un niveau individuel les méthodes pédagogiques confuses qui sont appliquées actuellement. Nous devrions accepter que nous nous trouvons face à un problème sociétal que nous allons devoir comprendre pour que possibilité nous soit offerte de le faire évoluer.

Biographie de l'auteur

Wassilis Kassis

Wassilis Kassis ist Professor für Erziehungswissenschaft mit dem Schwerpunkt Sozialisationsbedingungen Jugendlicher an der Universität Osnabrück/Deutschland und leitet das im Artikel angesprochene EU-Daphne-Forschungsprojekt STAMINA.Paco Abril, University of Girona;Sabine Bohne, Universität Osnabrück;Mart Busche, Dissens e.V., Berlin;Majda Hrzenjak, Peace Institute, Ljubljana; Ziva Humer, Peace Institute, Ljubljana;Ralf Puchert, Dissens e.V., Berlin:Alfons Romero, University of Girona; Christian Scambor, Men’s Counsseling Center and Research Institute, Graz;Elli Scambor, Men’s Counsseling Center and Research Institute, Graz.

Korrespondenz: Wassilis Kassis, Universität Osnabrück, FB 03, Institut für Erziehungswissenschaft, Heger-Tor-Wall 9,49069 Osnabrück, Deutschland

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Publiée

2010-04-01

Comment citer

Kassis, W., Abril, P., Bohne, S., Busche, M., Hrzenjak, M., Humer, Z., … Scambor, E. (2010). Les parents et les enseignants en tant que facteurs de risque pour la violence des jeunes. Science psychothérapeutique, (2), 80–88. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/19