Psychothérapie à l'hôpital: Evaluation de la demande et des dépenses dans les hôpitaux communaux en prenant l'exemple du Tyrol

Auteurs

  • Wolfgang Söllner

Résumé

Plus de 30% des malades hospitalisés dans les hôpitaux communaux présentent des affections psychosociales sous forme de perturbations psychiques ou psychosomatiques ou de mal adaptations à des états de maladie grave ou chronique. D’après des évaluations du European Consultation/Liaison Workgroup une intervention psychiatrique, psychothérapeutique ou psychologique semble indiquée chez plus d’un tiers de ces malades et la mise en valeur des dispositifs diagnostiques et thérapeutiques est approuvée par le malade et les médecins. Les perturbations psychiques et l’influence de facteurs psychosociaux augmentent souvent la complexité des maladies, prolongent la durée des hospitalisations et entravent l’efficacité du traitement des maladies somatiques. Cette dualité de la morbidité augmente la souffrance du malade, le danger de chronicité et le montant des dépenses du traitement.

Les perturbations les plus importantes sont reliées à des problèmes psychiques qui jusqu’à présent ont été minimisés: les abus d’analgésiques et de sédatifs et les complications psychiques engendrées par des maux somatiques ou le traitement médical (délire) d’un côté, les réactions psychiques maladives (dépression, angoisse) dans le cadre de certaines maladies somatiques ou les perturbations psychiques qui se manifestent par une symptomatologie somatique (somatisation) de l’autre. Ces perturbations échappent souvent au diagnostic des médecins non-spécialisés ou ne sont pas reconnues de façon adéquate.

Il en résulte une prolongation de l’hospitalisation et une utilisation excessive du dispositif diagnostique et thérapeutique dans un cadre qui se réfère uniquement aux aspects somatiques, une carence de soins psychosociaux et un surplus de souffrance.

Les services de consultation/liaison psychothérapeutique dans les hôpitaux communaux parviennent à améliorer de façon significative le diagnostic et la thérapie des perturbations mentionnées. Même des interventions psychothérapeutiques et psychologiques limitées sont aptes à soulager les malades et à réduire les symptômes. Pour garantir l’efficacité de ces interventions limitées il faut leur consacrer un minimum de temps et de soins appropriés. Mais il faut des mesures plus intensives pour garantir des effets soutenus. Sur la base d’un diagnostic élaboré et à condition d’offrir une continuité dans le traitement en dehors de l’hôpital, les malades semblent approuver la consultation/liaison et plus de la moitié d’entre eux sont prêts à suivre un traitement psychothérapeutique après avoir quitté l’hôpital.

Les périodes d’hospitalisation, l’ampleur des mesures diagnostiques et des soins biomédicaux ainsi que les dépenses peuvent être réduites. Nombre de casuistiques en décrivent les répercussions positives dans les institutions médicales au niveau des rapports professionnels et des interactions entre les médecins et le personnel: ils sont moins surchargés et plus satisfaits de leurs conditions de travail.

Le succès d’une formation professionnelle dans le cadre des services de consultation/liaison se traduit par des demandes de consultations plus appropriées, par une réduction des prescriptions de sédatifs et par une amélioration des rapports avec les malades et leurs proches.

L’amendement apporté en 1993 à la lai réglant le fonctionnement des hôpitaux communaux en Autriche (Österreichisches Krankenanstaltengesetz § 11b) tient compte de cette problématique et mentionne les consultations psychologiques et les soins psychothérapeutiques à réaliser dans les hôpitaux.

Sur la base d’études empiriques traitant de l’utilisation de services psychothérapeutiques, nous essayons d’évaluer les demandes de soins psychothérapeutiques et psychologiques dans les hôpitaux communaux en nous référant à l’exemple du Tyrol et de donner une approximation du montant des dépenses nécessaires. Etant donné que l’appel à des services psychothérapeutiques se fait pour 4% des malades hospitalisés et 2% des malades ambulants et que le temps consacré à l’intervention psychothérapeutique par malade est de 5 heures, nous estimons qu’il faudrait créer 31,5 postes pour des psychologues ou psychothérapeutes. Cela correspond à environ 0,8 postes pour 100 lits d’hôpital.

En considérant les avantages liés à l'établissement d’un service psychothérapeutique dans les hôpitaux communaux, une augmentation des dépenses annuelles de 12 millions de ATS/1,4 millions de CHF (ATS 41.-/CHF 5.-par tête de la population active du Tyrol) semble politiquement sensée et réalisable même dans le contexte d’une restriction des dépenses publiques sociales.

Biographie de l'auteur

Wolfgang Söllner

Dr. Wolfgang Söllner ist Facharzt für Psychiatrie und Neurologie, Psychotherapeut und als geschäftsführender Oberarzt und Stellvertreter des Vorstands an der Universitätsklinik für Medizinische Psychologie und Psychotherapie Innsbruck tätig. Er leitet den psychotherapeutischen Konsiliar- und Liaisondienst an dieser Klinik und hat Lehrbuchbeiträge und wissenschaftliche Arbeiten zu psychosomatischen Problemstellungen und zur psychotherapeutischen Arbeit im Krankenhaus (im speziellen zum Liaisondienst) veröffentlicht.

Korrespondenz: Dr. Wolfgang Söllner, Universitätsklinik für Medizinische Psychologie und Psychotherapie, Sonnenburgstraße 9, A-6020 Innsbruck

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Publiée

1996-01-01

Comment citer

Söllner, W. (1996). Psychothérapie à l’hôpital: Evaluation de la demande et des dépenses dans les hôpitaux communaux en prenant l’exemple du Tyrol. Science psychothérapeutique, 4(1), 33–40. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/658