Un projet intégré d'enseignement, de thérapie et de recherche concernant le traitement de patients souffrant de douleurs chroniques au niveau de la colonne vertébrale

Résumé

L’article présente une tentative entreprise pour associer enseignement à l’Université et formation en psychothérapie, d’une part, et soins ainsi que traitement psychothérapeutique offerts à des patients souffrant de douleurs chroniques, d’autre part En vue de garantir la qualité dans ces deux domaines, une évaluation des enseignements est menée et les éventuels effets de l’offre aux patients sont étudiés en parallèle avec cette dernière.

Structure de l'enseignement: les cours sont ouverts d’abord à des étudiants en médecine, mais aussi à des étudiants en psychologie ainsi qu’à des personnes qui doivent faire un stage pratique dans le cadre de leur formation en psychothérapie (avant ou après les examens propédeutiques). Ils consistent en un cours ex cathedra (contenu: théories psychologiques de la douleur, gestion des entretiens, concepts d’offre intégrale, etc.). Les étudiants ont également la possibilité d’être présents pour une matinée lors de premiers entretiens avec des patients et plus tard, s’ils manifestent des aptitudes, de mener eux-mêmes de telles interviews. Ils doivent obligatoirement participer aux discussions de cas durant lesquelles on réfléchit aux observations et impressions provoquées par les entretiens.

Evaluation de l'enseignement: un questionnaire développé pour évaluer des cours universitaires est utilisé; il permet de contrôler la qualité de ces derniers (disponible sur Internet: http://www.akh-wien. ac.at/psy/).

Offre aux patients: des patients souffrant de douleurs chroniques au niveau de la colonne vertébrale sont envoyés par une Clinique universitaire (Klinik für Physikalische Medizin und Rehabilitation, PMR) à un service spécialisé (le Medizinpsychologischer Liaisondienst für Schmerzpatienten). En présence de deux étudiants au maximum, un premier entretien très détaillé est mené avec le patient; en règle générale il dure une heure et demi. On utilise la SBAS IV (Egle et Hoffmann, 1993), soit une procédure d’anamnèse structurée conçue spécialement pour les patients souffrant de douleurs; pour plusieurs raisons, celle-ci s’est révélée particulièrement adéquate. Les questions concernent d’abord les troubles physiques qui ont incité les patients à consulter la clinique, puis se centrent progressivement sur des aspects biographiques, des facteurs de stress éventuels, la relation avec un/e partenaire, etc. Une deuxième raison nous a incités à choisir cet instrument: il est très structuré, ce qui permet à des personnes qui ont peu l’habitude de mener des interviews (les étudiants, par ex.) de simplement poser les questions indiquées.
Après ce premier entretien, on demande aux patients si cela les intéresserait de participer à dix séances (en individuel ou en groupe) qui leur permettraient d’approfondir les questions ou facteurs de stress mentionnés lors de l’interview. Jusqu’à maintenant, on tiers environ des personnes concernées ont accepté cette offre - nous pouvons donc déjà fournir quelques indications quant aux expériences que nous avons faites au niveau d’interventions psychothérapeutiques et de suivis individuels de brève durée.

Recherche menée en parallèle: les patients concernés passent pour être des cas difficiles; ils ont pourtant réagi de manière étonnamment positive aux interviews, ce qui nous a incités à examiner la question de savoir si ce premier entretien a déjà la qualité d’une mini-intervention psychothérapeutique - bien que cela n’ait pas été notre visée. Un second projet est consacré aux éventuels effets des interventions de type psychothérapie brève.
Nous présentons les données dont nous disposons actuellement concernant les deux projets, ceci bien qu’elles n’aient pas encore valeur statistique. Elles manifestent une tendance globale à l’homogénéité, dans le sens où il semble que soit le premier entretien, soit la thérapie brève sont clairement utiles aux patients. En plus de ces données, nous présentons un procès-verbal concernant neuf séances en individuel, rédigé par l’un des étudiants.