Aspects globaux et caractéristiques communes aux interventions de type psychothérapie brève: synthèse

Auteurs

  • Anton-Rupert Laireiter

Résumé

La thérapie brève constitue une approche spécifique, très efficace dans la gestion de nombreux problèmes humains; elle a été développée dans le cadre de divers courants de psychothérapie, en tenant compte de différents problèmes pertinents dans la pratique. Cette évolution s’est faite surtout pour tenir compte de besoins directement liés à la pratique, des contraintes économiques imposant une offre de traitements courts, mais aussi d’évolutions théoriques récentes en psychothérapie (thérapie du comportement, thérapie systémique).

D’un point de vue historique la thérapie brève remonte à quatre origines: les thérapies psychanalytiques brèves, la thérapie du comportement, le courant i des thérapies familiales de type systémique et les procédures élaborées pour traiter des personnes en crise ou dans une situation d’urgence. C’est donc dans ces domaines que se situent actuellement la plupart des modèles utilisés en thérapie brève. S’y sont ajoutés ces dernières années divers modèles de types humaniste et éclectique.

On peut considérer les thérapies brèves comme des psychothérapies de durée limitée qui, quels que soient les courants dont elles sont dérivées, se caractérisent par toute une série de points communs: hypothèses de base communes (capacité à l’autorégulation du psychisme, présence d’un potentiel d’adaptation ainsi que de ressources personnelles et sociales, tout cela ; permettant une évolution dans la vie de l’individu), attention portée en priorité à des problèmes et à des objectifs, procédures visant en premier lieu à faire évoluer des problèmes spécifiques, limite temporelle imposée à l’intervention thérapeutique et prise en compte de critères spécifiques de sélection. L’indication justifiant que l’on choisisse une méthode d’intervention de type thérapie brève dépend beaucoup du modèle de thérapie appliqué et des accents spécifiques placés par ce dernier au niveau du contenu. A un niveau global, on peut dire que pour qu’une thérapie brève soit efficace il faut soigneusement sélectionner les patients traités par sa méthode (leurs problèmes sont clairement limités, ils ne souffrent ni de psychose ni de graves troubles de la personnalité, ils sont spécifiquement motivés à entreprendre une psychothérapie brève, ils disposent d’une bonne capacité relationnelle, sont capables de s’attacher et, finalement, ils sont prêts à attribuer une valeur importante au changement dans le cadre actuel de leur vie).
Les facteurs qui font que les interventions brèves produisent des effets sont en rapport d’une part avec des variables liées au thérapeute (volonté de se concentrer sur problèmes et objectifs, motivation à intervenir activement, capacité à contribuer à l’établissement d’une bonne relation thérapeutique), d’autre part avec des aspects caractérisant les patients (motivation, bon fonctionnement au niveau interpersonnel, ouverture au changement, style actif de gestion des problèmes).

Il faut aussi qu’une bonne relation thérapeutique lie thérapeute et client. Il semble en outre que pour que ce type d’intervention apporte des résultats positifs, il faut que le thérapeute ait une formation à ce niveau et qu’il respecte les principes méthodiques et stratégiques considérés comme importants par rapport à la thérapie brève.

La recherche qui a été menée à ce jour au sujet de l’efficacité de ces méthodes montre que cette approche peut être utile par rapport à de nombreux problèmes -ses effets sont à peine moins importants que ceux obtenus par le biais de thérapies de longue durée. Les résultats n’indiquent pas en général qu’un type d’approche donné (toujours dans le contexte des thérapies brèves) est plus efficace qu’un autre. Par contre, la thérapie brève est moins efficace dans le traitement de graves troubles psychiques, des toxicomanies ou de l’alcoolisme, des psychoses, des graves troubles de la personnalité et des troubles comorbides très complexes. Il faut toutefois souligner qu’en particulier les approches développées plus récemment n’ont pas encore fait l’objet de suffisamment de recherches et que les résultats des études menées jusqu’à maintenant sur les thérapies systémiques brèves sont encore mal intégrés dans le savoir concernant l’efficacité des thérapies brèves.

Biographie de l'auteur

Anton-Rupert Laireiter

Dr. Anton-Rupert Laireiter, Univ. -Ass. für Psychologie, Institut für Psychologie, Abteilung für Klinische Psychologie und Psychotherapie; Universität Salzburg. Klinischer Psychologe, Gesundheitspsychologe, Psychotherapeut (Verhaltenstherapie). Arbeits- und Interessensschwerpunkte: Psychotherapie, Supervision, Psychotherapieforschung (Dokumentation, Qualitätssicherung, Ausbildungsforschung insbesondere Selbsterfahrung und Eigentherapie; Gerontopsychotherapie), Soziales Netzwerk und Soziale Unterstützung.

Korrespondenz: Dr. Anton-Rupert Laireiter, Institut für Psychologie, Universität Salzburg, Hellbrunnerstraße 34, A-5020 Salzburg

 

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Publiée

1998-10-01

Comment citer

Laireiter, A.-R. (1998). Aspects globaux et caractéristiques communes aux interventions de type psychothérapie brève: synthèse. Science psychothérapeutique, 6(4), 185–194. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/566