Le corps en tant que porteur d'informations. Une étude du diagnostic corporel en analyse bioénergétique

Résumé

Le fait que la posture corporelle et la façon de se mouvoir puissent être source d’informations | cliniques pertinentes quant à la personnalité et aux i difficultés psychiques des patients peut être perçu I comme un truisme par les psychothérapeutes à orientation corporelle. Cependant, des preuves empiriques quant au lien entre les observations au niveau corporel et les plaintes exprimées verbalement par le patient, de même que l’examen du genre d’information tirée de l’observation du corps par les psychothérapeutes appartenant à ce courant restent encore à fournir.

La présente étude tente de combler en partie ce I vide. Les photographies des corps entiers de 90 patients qui ont participé durant deux ans à une psychothérapie de groupe (séances hebdomadaires de deux heures et demie) ont été soumises à 6 analystes bio-énergéticiens et à 6 personnes sans connaissances particulières en psychothérapie à orientation corporelle (groupe de contrôle) Diverses questions leur ont été posées, permettant d’évaluer la congruence des jugements fondés sur l’observation du corps. Les psychothérapeutes et les personnes de contrôle devaient répondre à des questions variées telles que: S’agit-il d’une photo prise en début ou en fin de thérapie ? Lequel des trois textes proposés (contenant des données anamnestiques et un résumé des plaintes du patient) peut-il être attribué à une photographie donnée ? En se basant sur la caractérologie de Lowen (1958): quel type est le type de structure de personnalité peut être attribué à la personne représentée sur la photo ?

Des différences significatives dans l’évaluation des deux groupes ont pu être relevées. La supériorité du groupe des experts est particulièrement significative lorsque le jugement se base sur la posture corporelle seule (visage caché). La différence entre les deux groupes n’est cependant pas significative lorsqu’il s’agit d’établir des liens entre des données verbales et les représentations photographiées. Les deux groupes se situent au dessus d’une attribution aléatoire. Il en va de même du jugement des non-experts lorsqu’il s’agit de différencier les images de personnes en début et en fin de thérapie et que les visages sont visibles. Les analystes bioénergéticiens présentent une concordance de jugements élevée dans l’attribution des images à des structures de caractère. Le médian du coefficient kappa est de 0,71 (0,53; K;.0,83).