Liberté, cadeau tragique – Les chômeurs de marienthal – une réminiscence

Auteurs

  • Ulrich Sollmann

Résumé

L’étude sur « les chômeurs de Marienthal » fut le premier travail de recherche empirique et qualitative sur le chômage (touchant tout une collectivité villageoise). La fermeture d’une grande entreprise avait mis 77 % de la population au chômage. Dans l’étude, des méthodes quantitatives et qualitatives intégrées sont associées, même si l’aspect qualitatif domine. Les chercheurs avaient considéré qu’il était important de travailler à un niveau correspondant à l’état de la science dans leur domaine, mais ils refusaient simultanément de ne jouer que le rôle de « reporter et observateur ». Il fallait qu’ils interviennent (au sens d’une recherche-action) dans l’ensemble de la vie du village et ils s’étaient engagés eux-mêmes à y jouer un rôle utile. À partir de l’analyse de la situation matérielle et de la pauvreté, ils souhaitaient décrire et analyser les effets psychiques et sociaux du chômage sur l’individu et sur l’ensemble de la population. Il s’agissait donc d’étudier le champ opposant résignation et apathie (suite à la pauvreté) à une politisation produite par la perception du chômage en tant que destin collectif.

L’étude montre en fait que, dans le village, c’est une « indifférence uniforme» plus qu’une tentative de révolte politique qui domine. De nombreux habitants ressentent cet aspect comme un double échec : la pauvreté objective correspond à un échec matériel et la pauvreté subjective entraîne avec elle l’anéantissement radical de tout un mode de vie et de toute une manière d’interpréter le monde.

La signification particulière de l’étude est manifeste à trois niveaux :

>    Pour la première fois, des méthodes empiriques de type quantitatif et qualitatif sont associées.

>    La situation psychologique de la population de tout un village au chômage n’avait jamais été étudiée.

>    Pour la première fois, des chercheurs s’intéressent à la manière dont l’aspect objectif de la pauvreté et le vécu subjectif qu’elle provoque se combinent.

Le vécu provoqué par le chômage est très proche de celui qui résulte d’un sentiment d’abandon. Si les responsables de l’économie et de la politique veulent réagir de manière adéquate au chômage, il faut qu’ils interviennent avant tout au niveau du ressenti subjectif et de la signification de l’inactivité imposée pour ceux qui la subissent.

Biographie de l'auteur

Ulrich Sollmann

Ulrich Sollmann, Dipl. rer. soc., Körperpsychotherapie/bioenergetische Analyse in Bochum, Berater und Coach in Wirtschaft, Industrie und Politik, Vorstandstätigkeit in psychotherapeutischen Berufsverbänden, Medienexperte und Publizist.

Korrespondenz: Ulrich Sollmann Dipl. rer. soc., Höfestraße 87, 44801 Bochum, Deutschland

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Publiée

2009-04-01

Comment citer

Sollmann, U. (2009). Liberté, cadeau tragique – Les chômeurs de marienthal – une réminiscence. Science psychothérapeutique, (2), 47–50. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/49