Les bases neurophysiologiques du travail psychothérapeutique de type holistique, compte tenu en particulier de la mémoire, de la mémoire corporelle et des ressources

Résumé

Les progrès accomplis par la neurophysiologie et l'étude du cerveau ont permis de mieux savoir comment les contenus de la mémoire sont emmagasinés et restitués. Il ne s'agit pas que de contenus verbaux (acoustiques, produits par l'ouïe), mais aussi du codage de perceptions sensorielles somati-ques, qu'elles soient visuelles, kinesthésiques ou tactiles (produites par le mouvement ou le toucher), ou encore olfactives ou gustatives (acquises par l'odorat ou le goût). Dans le présent article, on décrit le contexte neurophysiologique dans lequel fonctionne cette mémoire multisensorielle pour ensuite faire le lien avec les approches psychothérapeutiques centrées sur les contenus de la mémoire (tous sens inclus, y compris en particulier la thérapie corporelle).

Concernant le domaine psychothérapeutique, la manière dont la mémoire caractéristique de chaque individu se forme est particulièrement importante. On montre comment ses contenus influencent le comportement, qu'ils soient conscients ou inconscients (dans le sens d'emmagasinés à court ou à long terme). L'être humain se souvient avant tout lorsqu'il se retrouve dans le même état qu'au moment où certains contenus ont été enregistrés ; pour les reproduire, il est donc utile d'employer tous les sens impliqués (approche multisensorielle) : au lieu d'utiliser les associations verbales seulement, il faut passer par des associations visuelles, kinesthésiques et corporelles. Il est important de savoir qu'avec le temps, certains contenus de la mémoire s'associent à de nouvelles informations pour se reconsteller de manière telle qu'ils sont mieux adaptés à la situation présente - simultanément, les souvenirs deviennent moins fiables. Ceux-ci peuvent être conservés sous leurs aspects verbaux et multisensoriels, à conditions que les nouvelles expériences se fassent par le biais de tous les sens, et pas seulement par celui de la communication verbale ou de l'interaction. Les contenus modifiés sont utiles dans le sens où ils servent de nouvelles ressources. L'auteur mentionne brièvement la nouvelle technique appelée « Recall-Change-Method » ; elle permet de modifier des contenus pathogènes en intervenant directement au niveau des champs de mémoire pertinents.

Un exemple pratique issu de la psychothérapie corporelle holistique (IKP) (Maurer 1993) est fourni, ce qui permet d'approfondir certains aspects théoriques.