Psychotraumatologie et thérapie des traumatismes du point de vue d’une science psychothérapeutique

Auteurs

  • Gottfried Fischer

Résumé

Il a été démontré que la psychotraumatologie constitue l’un des domaines de la science psychothérapeutique (PTW, voir Fischer, Eichenberg et van Gisteren 2009) et que, simultanément, elle représente une part importante de la discipline psychothérapie. Le terme de psychotraumatologie ne recouvre pas seulement un ensemble spécifique de symptômes ; il correspond aussi à une étiologie spécifique. Cette conclusion s’impose si l’on mène une réflexion pratique sur la formation en psychothérapie, contrastant avec l’actuel « modèle allemand », ainsi que sur des aspects épistémologiques. En rapport avec trois disciplines proches - psychologie expérimentale, psychiatre biologique et psychothérapie - seul l’objet scientifique défini par la dernière est compatible avec la psychotraumatologie. Des efforts ont été entrepris pour élaborer une thérapie des traumatismes correspondant à la psychologie expérimentale ; mais c’est ne pas tenir compte de l’aspect communication inhérent à la PTW et risquer de reproduire des vécus violents dans le cadre d’une technique thérapeutique. Il en va de même des tentatives qui ont été faites de définir les troubles postérieurs à un traumatisme essentiellement ou uniquement comme une « maladie du cerveau » et de vouloir les traiter en prescrivant des médicaments psychotropes.

Une pensée de type dialectique et écologique a été élaborée, constituant une sorte de parenthèse épistémologique au sein de la PTW, mais permettant aussi d’y intégrer la psychotraumatologie. À ce niveau, le terme « dialectique » a priorité et permet d’éviter que l’on applique uniquement une conception « écologique » dans laquelle valeur absolue serait accordée à l’environnement. La pensée dialectique reflète la subjectivité humaine dans ses rapports avec l’environnement. Si « décentré » qu’il soit, le sujet humain et ses rapports avec son environnement sont présentés de manière négative ; tentative est faite « d’éliminer » les conditions handicapantes de sa biologie, des situations traumatisantes et de la société. Dans ce sens, la formation de symptômes - y compris des aspects pathogénétiques et salutogénétiques - représente une « élaboration de compromis » (Freud). Le symptôme, ensemble pathologique, contient toutefois un noyau saluto-gène qu’il s’agit d’exploiter et de renforcer systématiquement au moment de planifier la thérapie. Ceci permet d’élaborer une « psychothérapie causale » remplissant une fonction idéale à la fois par rapport à la psychotraumatologie et à la PTW dans son ensemble. Celle-ci vise à renverser les processus pathologiques et à les transformer en composantes d’une salutogenèse. La psychothérapie causale (Fischer 2007) prend en compte des conditions étiologiques et pathogénétiques en vue de stopper la formation de symptômes, pour ensuite remettre en marche un processus et le compléter. Ici, « l’élimination » (Aufhebung) doit inclure les rapports dialectiques entre elevare (placer à un niveau plus élevé), tollere (supprimer l’état pathologique) et conservare (intégrer dans un système plus large).

Biographie de l'auteur

Gottfried Fischer

Univ.-Professor Dr. Gottfried Fischer studierte Psychologie, Philosophie und Germanistik an den Universitäten München und Freiburg. Habilitiert im Fach Medizinische Psychologie; seit 1994 Direktor des Institut für Klinische Psychologie und Psychologische Diagnostik der Universität zu Köln. Psychoanalytiker IPA, Psychotherapeut, Forschungsleiter des Deutschen Institut für Psychotraumatologie; Begründer der Psychotraumatologie in Deutschland; Gründer der Deutschen Gesellschaft für Psychotherapiewissenschaft (www.dgptw.de)

Korrespondenz:
Prof. Dr. Gottfried Fischer, Institut für Klinische Psychologie und Psychologische Diagnostik,
Höninger Weg 115, 50969 Köln, Deutschland

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Publiée

2009-10-01

Comment citer

Fischer, G. (2009). Psychotraumatologie et thérapie des traumatismes du point de vue d’une science psychothérapeutique. Science psychothérapeutique, (4), 177–182. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/40