Un dénominateur commun au niveau du caractère scientifique de la psychothérapie : L’enquête sur la « déclaration de la Charte suisse pour la psychothérapie concernant la notion de caractère scientifiquedes méthodes psychothérapeutiques et les exigences posées à cet égard »

Résumé

Le présent travail se réfère à la « Déclaration de la Charte suisse pour la psychothérapie concernant la notion de caractère scientifique des méthodes psychothérapeutiques et les exigences posées à cet égard » (Schweizer Charta für Psychotherapie 2002). Cette déclaration a été préparée dans le cadre d'une démarche consensuelle par les institutions représentées au sein de la Charte. Sa publication visait à lancer un débat parmi les psychothérapeutes praticiens sur le concept de caractère scientifique qui y avait été formulé ; il s'agissait aussi de faire participer au discours les universités et les organisations professionnelles concernées. Nous avons mené une enquête supplémentaire auprès des universités, des groupements professionnels et des cliniques psychiatriques, dont nous publions les résultats ici.

Des 290 questionnaires envoyés, trois ne sont pas parvenus à leur destinataire. Un total de 33 enquêtés ont réagi en nous faisant parvenir une prise de position ; ces réponses peuvent être réparties en quatre groupes. Le premier groupe inclut huit réponses dans lesquelles la déclaration scientifique est considérée comme une entreprise louable et des arguments supplémentaires sont présentés pour conforter la manière dont le caractère scientifique de la psychothérapie y est défini. Un deuxième groupe est formé de huit réponses dont les auteurs approuvent l'entreprise mais sont plus critiques : à la base, la démarche de la Charte est considérée comme positive et le processus au cours duquel les institutions membres sont parvenues à un accord est qualifié d'exemplaire ; par contre, il est aussi indiqué que l'utilité des méthodes doit être démontrée par des travaux de recherche et que, malheureusement, la déclaration contient trop peu d'éléments concrets à ce niveau. Dans le troisième groupe, six répondants sont fondamentalement contre la déclaration, essentiellement parce qu'ils considèrent qu'elle ne contient pas de démonstration scientifique empirique de l'utilité de la psychothérapie. Et enfin, le quatrième groupe inclut onze réponses dans lesquelles on ne trouve pas de prise de position concernant le contenu de la déclaration ou les répondants indiquent qu'ils n'ont pas le temps de formuler leurs réactions concernant ce contenu.