Identité, migration et nationalisme : Le pouvoir positif de l’identification culturelle

Résumé

Sur la base du dossier d'un patient, j'élabore une thèse selon laquelle la conscience d'une identité ethnique et nationale spécifique peut jouer un rôle stabilisant. Le besoin d'appartenance est considéré comme une composante de l'identité individuelle. Je mets l'accent sur le besoin de reconnaître et de respecter ce besoin, au même titre qu'on prend en compte l'identité individuelle. J'esquisse les dangers qui peuvent se manifester lorsqu'on dévalue sans réfléchir le nationalisme ou le considère comme une forme inférieure d'appartenance et le repousse dans la catégorie des positions politiques de type extrémisme. J'établis un parallèle entre l'identification à une nation et d'autres formes d'appartenance (à une profession, par exemple); selon lui, l'appartenance intellectuelle (exemples: universitaire, psychanalyste, etc.) ne doit être considérée ni comme plus importante, ni comme moins importante que l'appartenance à une ethnie ou à un pays. Il est essentiel d'effectuer une distinction entre appartenance et concurrence ; il faut aussi examiner et traiter les questions relatives à la différence (unicité, individualité, mais aussi «excentricités», dans une perspective libre de tout jugement.

Les aspects séparation (démarcation, différentiation) et intégration (image de soi, identité) sont ensuite discutés du point de vue des polarités violence-aggressivité et identification-fierté. La tendance sociétale à l'uniformisation et à la normalisation est analysée par rapport au contexte de l'exclusion et de la dévaluation de l'Autre. En accord avec I. Fast, les idéaux d'uniformisation sont considérés comme une tentative de nier les différences entre les sexes. Les effets de ce refoulement par la société sont analysés par rapport aux genres, aux sentiments d'appartenance ethnique et nationale et à des questions relevant du domaine de la politique de la santé.