La psychothérapie au 3e âge : Objectifs, possibilités et limites

Auteurs

  • Hartmut Radebold

Résumé

L'offre de traitements psychothérapeutiques aux plus de 60 ans s'avère possible, utile et nécessaire ; des catamnèses montrent qu'ils produisent des résultats positifs à long terme. Les méthodes psychothérapeutiques de base fondées sur la théorie psychanalytique mais aussi sur les théories de l'apprentissage peuvent être appliquées sans restriction au traitement des personnes âgées, comme d'ailleurs la thérapie par entretiens et la thérapie systémique ainsi que des approches utilisant des exercices et la créativité. Peuvent être traités : les troubles névrotiques/psychoréactifs et les troubles posttraumatiques (soit des problèmes d'adaptation et de stress, selon l'ICD 10).

La psychothérapie peut aussi aider à gérer les démences et les graves maladies somatiques (concerne les patients, leurs conjoints et leurs proches). Concernant les méthodes psychothérapeutiques adéquates, il s'agit en priorité de thérapies à court terme/focales et de thérapies de groupe. Les aînés sont moins souvent demandeurs dans la mesure où ils associent psychothérapie et psychiatrie (médicaments, camisole de force, enfermement), cet a priori ne disparaissant que lentement. Les médecins de famille et les psychiatres manquent de connaissances concernant les possibilités de traitement. Les psychothérapeutes relativement jeunes ont des problèmes dans ce contexte parce qu'ils ne disposent pas du savoir spécialisé requis, mais aussi parce que leurs expériences personnelles avec des proches âgés interfèrent et qu'ils savent trop peu sur la vie des générations précédentes. Le transfert va malencontreusement être inconsciemment inversé, car contrairement à ce qui se passe lorsque le client est plus jeune que le thérapeute ce dernier va être placé dans la position de l'enfant ou du petitenfant. A l'inverse et que ce soit inconsciemment ou pré-consciemment, le thérapeute perçoit le client âgé comme un parent ou un grand-parent et le contact peut réactiver d'anciens conflits ou consteller des souhaits et attentes spécifiques. Les traitements permettent d'obtenir des résultats positifs au niveau des symptômes (disparition complète ou forte atténuation) comme par rapport aux conflits (des problèmes relevant du passé ou du présent, psychiques ou interpsychiques, mais aussi intra- et intergénérationnels sont clarifiés), ce qui fait que le client se stabilise psychiquement et peut établir des relations plus matures. Il reste que les résultats obtenus sont fréquemment mis en question du fait de nouvelles pertes, de l'apparition de troubles somatiques et d'une espérance de vie limitée. Au moment de formuler une indication, on a trop souvent eu tendance à ne pas prendre suffisamment en compte la présence d'un transfert trop positif, le manque d'examens gériatriques, l'évolution chronique et l'âge du trouble psychique, ainsi que le degré auquel il provoque la souffrance. Par contre, l'âge chronologique des clients ne joue qu'un rôle moindre. En Allemagne, aucune caisse maladie ne fixe de limite d'âge pour le remboursement des psychothérapies.

Biographie de l'auteur

Hartmut Radebold

Radebold Hartmut, Prof. emer. für Klinische Psychologie an der Universität Kassel,
Dr. med. für Nervenheilkunde, Psychoanalyse und Psychotherapie, Gründung des Lehr-instutes für Alternspsychotherapie in Kassel.

Korrespondenz: Habichtswalder Straße 19, 34119 Kassel, Deutschland.

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Publiée

2006-01-01

Comment citer

Radebold, H. (2006). La psychothérapie au 3e âge : Objectifs, possibilités et limites. Science psychothérapeutique, (1), 12–16. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/336