Recherche sur le cerveau et psychothérapie

Auteurs

  • Matthias Brand
  • Hans? J. Markowitsch

Résumé

Dans la recherche moderne sur le cerveau, on utilise différentes méthodes pour imager le fonctionnement du cerveau. Ces procédures permettent de mesurer, par exemple, la teneur du sang en glucose, l'irrigation sanguine ou l'oxygénation des différentes régions du cerveau sain ou malade, en vue d'acquérir des connaissances sur la manière dont ces régions sont impliquées dans l'accomplissement de différentes tâches. Ces méthodes permettent également de démontrer des différences au niveau du fonctionnement du cerveau chez des personnes en bonne santé et chez celles qui souffrent de troubles psychiques. Il a déjà été montré dans toute une série de travaux que le cerveau de patients souffrant de dépression, de schizophrénie, de troubles anxieux ou de dépendances réagit de manière spécifique aux stimulus associés à leurs symptômes (ex. : image d'araignées pour des personnes souffrant d'une arachnophobie). Dans la mesure où les neurones du cerveau humain demeurent dotés d'une certaine plasticité pendant toute la vie de l'individu , les corrélations entre fonctionnement cérébral et troubles psychiques varient et peuvent être modifiées par le biais d'une thérapie adéquate. En d'autres termes, le cerveau peut « apprendre » à réagir autrement à un stimulus donné. Au niveau des neurones, ces processus d'apprentissage entraînent un renforcement sélectif des connexions synaptiques entre les cellules nerveuses ; ils conduisent en outre à des modifications de leur structure. Par exemple, des axones se forment sur les dendrites des neurones, ce qui contribue à augmenter la surface de la cellule et à améliorer les potentiels de communication entre les neurones. En utilisant des techniques d'entraînement ciblées on obtient même une augmentation du volume de certaines régions du cerveau dont, par exemple, l'hippocampe, une circonvolution temporale qui joue un rôle important au niveau des processus de mémorisation. A ceci s'ajoute la capacité qu'a le cerveau à s'adapter aux exigences de l'environnement, sur le plan métabolique par exemple. Les rapports entre cerveau et comportement sont particulièrement manifestes chez des patients ayant subi un traumatisme cérébral puisqu'ils peuvent manifester des troubles extrêmes du comportement en plus de souffrir de troubles de la cognition ou de la mémoire. Nous pensons par exemple aux patients qui, après un traumatisme cérébral, souffrent d'une importante modification de la personnalité ou de déficits affectifs, ou encore d'une modification de leur comportement relationnel. Au niveau des troubles psychiatriques ou psychiques, l'imagerie médicale a permis récemment de mieux mettre en évidence les troubles de la fonction cérébrale. Des fonctionnements anormaux se trouvent avant tout dans les lobes frontaux - utilisés pour planifier et contrôler l'action - et dans le système limbique, où est gérée une bonne partie des comportements affectifs. Il reste que -comme nous l'avons dit - des interventions psychothérapeutiques peuvent permettre de modifier le fonctionnement du cerveau. Des études récentes montrent que, par exemple, une psychothérapie peut contribuer à normaliser le comportement de patients souffrant de troubles anxieux dans lesquels la présentation de stimulus associés à une phobie provoque une activité cérébrale spécifique. Ce qui signifie que les résultats au niveau du comportement obtenus par le biais de la thérapie ont un corollaire démontrable au niveau des neurones. Les travaux présentés à titre d'exemple dans l'article montrent qu'il existe une interaction spécifique entre le cerveau humain et les stimulus issus de l'environnement : d'une part, le cerveau contrôle le comportement et, d'autre part, des stimulus et des interventions ciblées peuvent avoir une influence sur le cerveau et donc sur le comportement.

Bibliographies de l'auteur

Matthias Brand

Privatdozent Dr. Matthias Brand ist Wissenschaftlicher Assistent in der Arbeitseinheit Physiologische Psychologie an der Universität Bielefeld. Er studierte Psychologie an der Universität KoblenzLandau und promovierte und habilitierte sich an der Universität Bielefeld. Sein Forschungsinteresse gilt exekutiven Funktionen und Entscheidungsverhalten sowie Emotion, Gedächtnis und Gedächtnisstörungen. Er ist Autor von mehr als 50 Zeitschriftenartikeln und Buchbeiträgen.

Korrespondenz: Physiologische Psychologie, Universität Bielefeld, Postfach 100131,
33501 Bielefeld, Deutschland

Hans? J. Markowitsch

Prof. Dr. Hans Joachim Markowitsch hat den Lehrstuhl für Physiologische Psychologie an der Universität Bielefeld inne. Er studierte Psychologie und Biologie an der Universität Konstanz, hatte Professuren für Biopsychologie und Physiologische Psychologie an den Universitäten von Konstanz, Bochum und Bielefeld inne und erhielt Rufe auf Professuren für Psychologie und Neurowissenschaften an australische und kanadische Universitäten. Er kooperiert mit Wissenschaftlern an in- und ausländischen Universitäten und Max-PlanckInstituten. Seine Forschungsgebiete sind in den Bereichen von Gedächtnis und Gedächtnisstörungen, Bewusstsein und Emotion. Er ist Autor oder Herausgeber von einem Dutzend Büchern und mehr als 400 Buch- und Zeitschriftenartikeln.

Téléchargements

Publiée

2006-07-01

Comment citer

Brand, M., & Markowitsch, H. J. (2006). Recherche sur le cerveau et psychothérapie. Science psychothérapeutique, (3), 136–140. Consulté à l’adresse https://psychotherapie-wissenschaft.info/article/view/317