Le levier d’Archimède

La philosophie de la psychothérapie – l’outil de la « pensée »

Dan Bloom

Psychotherapie-Wissenschaft 10 (1) 36 2020

www.psychotherapie-wissenschaft.info

CC BY-NC-ND

https://doi.org/10.30820/1664-9583-2020-1-36

Mots clés : philosophie, psychothérapie, théorie, pratique, merveille, science, déception, empirisme, Kant, Husserl

« Donnez-moi un point d’appui, et je soulèverai le monde. »

Archimède

Cet article commence par des réflexions générales sur l’affinité entre la philosophie et la psychothérapie. Le point de vue de l’auteur est motivé par la remarque d’un(e) collègue qu’elle « ne pense pas ». L’auteur affirme que ce commentaire doit provenir d’une incompréhension fondamentale de la nature de la psychothérapie et de la pensée clinique en soi. L’article développe ce point de vue et considère la philosophie et la psychothérapie comme des réponses communes à une réflexion humaine sur l’existence dans le monde. En fait, alors qu’on ne trouve certainement pas de philosophie qui ne correspondrait pas à une psychothérapie, en revanche, il n’existe pas de psychothérapie qui ne possède pas une composante de philosophie. Plus encore, l’auteur propose que la pratique de la psychothérapie soit en soi une forme de pensée, mais pas, note-t-il, de délibération. L’article développe l’idée de la philosophie de la psychothérapie.

L’article propose que la pensée soit une pratique engagée et incarnée de la compréhension et que la psychothérapie est son incarnation, sa mise en œuvre clinique. La pratique de la psychothérapie est intrinsèquement une expression de la philosophie implicite de la modalité.

La philosophie et la psychothérapie sont nées de réactions à l’émerveillement et à la déception face aux conditions du monde. L’émerveillement motivé par les préoccupations pour le monde naturel et une introspection motivée par la déception. L’article esquisse brièvement ce qu’il appelle la philosophie de la psychothérapie telle qu’elle s’est développée à travers l’empirisme, l’idéalisme, jusqu’à la phénoménologie. Elle suggère que les différentes variétés ou modalités de psychothérapie se rapportent à ces différentes origines tout en ayant en commun une perspective essentielle – une perspective personnaliste – sur les êtres humains. Il est donc impossible de pratiquer une psychothérapie déconnectée d’un monde vivant avec la pensée et la compréhension humaines, qui contextualisent tout geste réalisé par un thérapeute lors de la séance de thérapie. Qu’il le sache ou non, le thérapeute met en pratique la philosophie de la psychothérapie dans la mise en œuvre même de chaque séance de thérapie.

La pensée qui est celle de la philosophie de la psychothérapie n’est donc pas délibérée par le thérapeute lors d’une séance de thérapie. C’est la pensée incarnée, ressentie et perçue qui jaillit de la situation humaine comme une activité, comme un geste d’aide, comme une appréciation clinique. C’est, selon l’auteur, la philosophie de la psychothérapie en tant que philosophie de l’action clinique.

L’auteur

Dan Bloom, JD, LCSW, est psychothérapeute, superviseur et formateur à New York. Il enseigne au NYIGT, est invité et membre du corps professoral d’instituts de Gestalt dans le monde entier et présente fréquemment des conférences. Il est ancien président et membre du NYIGT et ancien président de l’AAGT.

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Dan Bloom
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