Article inédit - Synthèse

Joachim Bauer

La contribution de « Neurosciences sociales » à la compréhension de la psyché

Cet article réaffirme l'importance des processus dyadiques en miroir et en résonnance entre le nouveau-né et la personne de référence pour le développement du soi dès la petite enfance. La base neurobiologique des processus interpersonnels en miroir et en résonnance, dont la signification ne s’étend pas uniquement à la petite enfance, constitue le système des neurones miroirs (« Mirror Neuron System »), dans lequel le système miroir limbique découvert par William Hutchison revêt une importance particulière (« Limbic Mirror System »). Au-delà de la petite enfance, les individus se servent de leur système de neurones miroirs pour se comprendre intuitivement entre eux. La base neurobiologique à l'origine de la capacité humaine à changer consciemment de perspective se situe dans la zone préfrontale, plus précisément dans des structures du cortex préfrontal, lesquelles codent les représentations intérieures du soi mais aussi de l'autrui significatif. Lorsque des individus s'efforcent consciemment de comprendre l'univers intérieur d'autrui, des réseaux ayant enregistré l'image intérieure de sa propre personne s'activent systématiquement, à la façon d'un mécanisme « d'auto-projection ». Outre ces structures, le cerveau renferme des réseaux de neurones qui jouent le rôle d'auto-observateurs internes et sont importants pour une bonne prise en charge de soi. Les processus en miroir et en résonnance entre le thérapeute et le patient sont importants dans le travail psychothérapeutique. La communication entre le thérapeute et l'auto-observateur interne du patient, l'encouragement à une bonne auto-gestion et la consolidation du soi comptent tout autant.

Mots clés : Neurosciences sociales, Soi, Neurones miroirs, Auto-projection, Mirroring (effet miroir), Comprendre, Théorie de l'esprit, Psychisme, Psychothérapie, cerveau social, Résonance, Pouvoir d'auto-guérison