Article inédit (Synthèse)

Manfred Thielen

La psychothérapie corporelle des troubles anxieux

Prenant comme point de départ les théories freudiennes de l’anxiété et les premiers concepts élaborés par Reich, l’auteur analyse les théories psychodynamiques de l’anxiété, ainsi que la théorie spécifique présentée par Wilhelm Reich et ses développements ultérieurs. Concernant les théories psychodynamiques, les trois principaux modèles appliqués actuellement sont présentés, y compris la manière dont ils différent du modèle plus ancien de l’anxiété en tant que produite par le refoulement de pulsions. Selon le modèle du conflit, l’anxiété résulte d’un conflit; selon le modèle attribuant de l’importance aux structures, l’anxiété est produite par la faiblesse du moi et selon le modèle se référant à la théorie de l’attachement, l’anxiété est le produit d’une peur de l’abandon.

Au moment de présenter son analyse du caractère, Wilhelm Reich a élargi son approche au delà de la psychanalyse classique. Il considère que symptôme et caractère sont deux choses différentes. Un mécanisme ciblé de défense crée une carapace au niveau du caractère, qui permet de contenir l’anxiété et d’autres émotions, mais aussi de les refouler. Selon Reich, c’est cette carapace qui contribue à maintenir un équilibre névrosé.

Toujours selon Reich, l’anxiété est également refoulée au niveau du corps. Alexander Lowen, un élève de Reich, a élaboré plus avant les théories de son maître sur l’anxiété et les troubles anxieux. Dans sa pratique clinique, il avait découvert que le plaisir survient au moment où le patient renonce à son processus de défense. Au niveau du corps, les contractions musculaires provoquées par la peur sont remplacée par une détente et, donc, par une plus grande ouverture affective. Cette ouverture redécouverte donne naissance à un nouveau système de défense contre la douleur et la peur. D’autres auteurs, comme Pierrako, Boyesen, Boadella, etc., ont également élaboré plus avant la théorie élaborée par Reich.

Les connaissances acquises par le biais de la recherche sur les nouveaux-nés, mais aussi par la recherche sur les phases pré- et périnatales, mettent en évidence la genèse de l’anxiété ; celles qui se réfèrent à la psychologie du développement constituent une approche plus différenciée. Il reste que les différents types de recherche mentionnés ci-dessus contiennent de nettes contradictions. Par exemple, les psychothérapeutes intéressés par la phase pré-natale localisent les origines de l’anxiété durant cette phase déjà, alors que pour les chercheurs ayant étudié les nouveaux-nés, celle-ci ne se manifeste qu’à partir du septième mois.

Pour l’auteur, l’anxiété est un phénomène global qui se manifeste à trois niveaux différents: l’une de ses composantes est somatique, la seconde subjective (pensée et ressenti) et la troisième est en rapport avec le comportement (niveau moteur). Il décrit la manière dont ces trois niveaux sont liés en présentant des études détaillées de cas; il indique également comment ces niveaux se manifestent dans le cadre du processus thérapeutique et comment ils peuvent être intégrés.