Article inédit (Synthèse)
R. Fuchs-Strizek, H. Schwann, M. Arnold, W. Kullich
Adiposité, comportements alimentaires et structure de la personnalité – des modifications efficaces dans le cadre d’une hospitalisation de plusieurs semaines dans un centre de réhabilitation
Au cours des 20 dernières années, le nombre de personnes en fort surpoids a beaucoup augmenté dans les pays occidentaux industrialisés. L’adiposité provoque des troubles somatiques, comme les maladies cardiovasculaires, les maladies touchant le squelette et les muscles, etc., en plus d’avoir une influence négative sur la qualité de vie. Dans les centres de réhabilitation où l’on traite toutes ces maladies, on enregistre un nombre croissant de patients adipeux ; dans ce sens, le traitement du surpoids maladif devient un élément thérapeutique important. Dans la présente étude, nous avons examiné l’efficience et la durabilité d’un programme de traitement psychologique destiné à ce type de patients. Les cas de 85 patients souffrant de maladies cardiaques, circulatoires et/ou de rhumatismes ont été examinés à partir d’une analyse de leur comportement par rapport à la nourriture (FEV) et de la structure de leur personnalité (Freiburger Persönlichkeitsinventar; FPI-R). Il s’est agi d’une étude longitudinale, des mesures étant effectuées à trois moments (pré- et post-étude, ainsi que catamnèse) et un groupe de contrôle étant inclus. Les résultats montrent que le programme de traitement psychologique offert à des patients souffrant d’adiposité (N=53) a conduit à une modification souhaitable et positive de leur comportement par rapport à la nourriture.
D’abord, ils sont devenus passablement plus conscients de ce comportement, ce qui est indispensable s’ils souhaitent maigrir ; ensuite, certaines composantes négatives, comme l’instabilité des comportements nutritionnels ainsi que le sentiment de faim, ont nettement diminué. Pendant leur séjour, les participants à l’étude et le groupe de contrôle ont nettement perdu du poids ; mais au moment de la catamnèse, une perte supplémentaire de poids n’a été enregistrée que dans le groupe ayant suivi le programme. Ce dernier s’est avéré particulièrement efficace chez les patientes de sexe féminin, même si, concernant les hommes, le sentiment de faim et le Body Mass Index avait également diminué après trois mois. Le programme a eu des effets différents chez les patients souffrant de rhumatisme et chez ceux qui souffraient de maladies cardiovasculaires. Concernant la structure de la personnalité, aucune différence n’a été enregistrée entre le groupe traité et le groupe de contrôle ; il n’a pas non plus été possible de mettre en évidence des effets spécifiques dans les deux groupes, en rapport avec le succès du programme. Dans l’ensemble, les résultats de l’étude indiquent que ce type de programme psychologique devrait être implémenté et offert à des patients hospitalisés dans une clinique de réhabilitation et traités pour des troubles cardiovasculaires ou des maladies du squelette ou des muscles.