Article inédit (thème principal) - Synthèse

Yvonne Traber

Débat du 5. Novembre 2011

Le débat, auquel participent en sus des contributeurs (Madame Hengstler, Monsieur Batthyány, Monsieur Eidenbenz et Monsieur Mössle) également les représentants des petits groupes est présidé par Theodor Itten; les thèmes traités par les contributeurs et discutés au sein des petits groupes sont repris :

Aspects positifs et négatifs

Il ne faut pas oublier que les nouveaux médias impliquent pour tous des aspects positifs, même si, à chaque fois que des jeunes commettent des actes violents (amok) dans une école, la société et les médias lancent un débat émotionnel en rapport avec les jeux violents offerts sur ordinateur. Selon les participants, l’accès aux informations est devenu beaucoup plus facile et, en plus de procurer du plaisir, les jeux offrent souvent une occasion d’apprendre quelque chose ; par ailleurs les dirigeants du futur devront avoir acquis un savoir en ligne. On ne consomme plus rien qui n’ait pas été intégré au monde virtuel et cela permet également d’économiser des ressources.

La violence dans les jeux

Les intervenants soulignent que celle-ci ne devrait pas être surestimée ; il reste qu’il faut faire attention à ne pas tolérer les jeux dans lesquels elle est représentée de manière sublimée. La thèse selon laquelle les jeux violents aident à se libérer de ses agressions – l’hypothèse de la catharsis – n’a pas pu être prouvée scientifiquement, contrairement au fait que la pratique excessive de ‘killer games’ rend agressif. Mais en plus des jeux contenant de la violence, il existe aussi des jeux excellents et dont les images séduisent, par exemple avec des contenus en rapport avec les sports ou les aventures ; ils peuvent tout à fait fasciner les jeunes.

Science et pratique

Selon les participants il est important d’intégrer les résultats des recherches dans la pratique. Dans ce contexte, il est regrettable qu’en Suisse, il n’existe pas de ressources larges permettant de financer des travaux sur l’addiction à Internet. On répond à la proposition qui a été faite d’y faire participer les éditeurs de jeux sur ordinateur que cela est difficile, car ils n’y sont pas souvent disposés. Concernant la Suisse, il reste un espoir que la SIGA, qui fédère les producteurs de jeux vidéo, participe financièrement et apporte son soutien au programme de cinq ans lancé par la Confédération, « Jeunesse et médias ».

Prévention et thérapie

Le dialogue entre les parents et les jeunes est important, ainsi que celui entre l’école et la famille. Les enfants et les adolescents apprécient que quelqu’un se préoccupe de leurs besoins et ils souhaitent qu’on leur pose des limites. Si, lorsqu’ils passent des heures devant leur ordinateur, personne n’intervient ils interprètent cela comme un manque d’intérêt de la part des adultes. Il est important de connaitre leurs besoins et de chercher à les satisfaire dans la vie concrète, de manière à ce qu’ils n’aient pas à se réfugier dans un monde virtuel. Ils ont, par exemple, le besoin de se sentir intégrés, de maitriser des défis et d’avoir du succès. Les thérapeutes devraient être au courant de ce qui se fait actuellement dans le domaine des jeux vidéo, pour pouvoir mener un dialogue avec leurs jeunes clients ; ces derniers les prendraient alors au sérieux.

Autocontrôle et régulation par le biais de l’État

En plus de mettre en place eux-mêmes un système de contrôle, les fabricants devraient voir au-delà du thème de la violence et prendre en compte le fait que leurs jeux peuvent créer l’addiction. Il faut plus particulièrement veiller à ce que les limites d’âge soient respectées, ce qui a rarement été le cas jusqu’à maintenant dans le sens où les jeunes peuvent très facilement acheter des jeux qui ne sont pas destinés à leur groupe d’âge. Selon les participants, l’autocontrôle ne suffit pas car les intérêts des fabricants sont avant tout d’ordre économique. Il faut alors que l’État – et nous tous en tant que citoyens – intervienne et retreigne ou interdise le cas échéant toutes les activités nuisibles au respect des autres et potentiellement sources d’addiction.