Rapport

Peter Müller-Locher

Garantie de la qualité de la formation postgrade en psychothérapie: résultats de la vérification périodique des membres de la Charte suisse pour la psychothérapie

Résumé: Depuis de nombreuses années, la Charte suisse pour la psychothérapie milite pour des standards qualitatifs élevés au niveau de la formation postgrade en psychothérapie, à celui de l’éthique professionnelle ainsi qu’à celui du caractère scientifique des approches pratiquées. Pour garantir cette qualité dans différents domaines, une commission pour la gestion de qualité vérifie que tous les membres de la Charte respectent les normes convenues et appliquent les décisions prises par les assemblées des membres. Dans le présent article, nous présentons la démarche de vérification et comparons ses résultats à ceux qui avaient été acquis lors des deux premières séries d’évaluation, il y a six et douze ans. Nous montrons qu’en règle générale les institutions de la Charte respectent leurs engagements. Cette fiabilité a fait de cette dernière un partenaire important lorsqu’il s’est agi de légiférer au niveau des cantons et à celui de la Confédération. La procédure mise en œuvre dérive ses aspects positifs du fait que la commission responsable entretient une communication directe avec les représentants des institutions ; elle continue à être bien acceptée et contribue à impulser des éléments permettant de continuer à améliorer la qualité. Plus récemment, en collaboration avec les instituts de formation, un concept cadre a été élaboré dans lequel sont intégrés les éléments de qualité qui seront vérifiés au moment où ils demanderont l’accréditation ordinaire au niveau fédéral ; le texte combine les standards de qualité de la Charte et ceux de la Confédération : un résultat supplémentaire de la culture de la communication que nous entretenons.

Mots clés: Charte ; garantie de la qualité ; développement de la qualité ; formation postgrade en psychothérapie ; éthique ; science.

La Charte suisse pour la psychothérapie est une association faitière regroupant les institutions de formation postgrade, les groupements spécialisés et les organisations professionnelles.

Elle exige des standards élevés au niveau de la formation en psychothérapie, ainsi qu’à celui des bases scientifiques de cette dernière et à celui de l’éthique en rapport avec la pratique professionnelle.

La Charte suisse pour la psychothérapie sert à garantir la qualité de cette dernière et à la développer plus avant ; elle garantit que les méthodes pratiquées par ses membres sont sérieuses. Seules les institutions et méthodes ayant subi une évaluation peuvent en devenir membres. Elles sont soumises périodiquement à une vérification de la manière dont elles respectent les normes de la Charte.

La description ci-dessus résume bien l’objectif de la Charte : maintenir et développer plus avant la psychothérapie en tant que discipline indépendante, dans toute sa diversité et toute son interdisciplinarité.

Après une période de préparation (de 1989 à 1991), 27 institutions de formation et groupements spécialisés ou professionnels ont ratifié en mars 1993 la « Charte suisse pour la psychothérapie », soit le texte en question. En 1997, la Charte est également devenue une association faitière, régie par le droit pertinent, dont les membres acceptent un consensus en rapport avec les contenus de la psychothérapie, la formation dans ce domaine, le caractère scientifique et l’éthique respectée par les différentes approches du traitement. En tant que telle, elle a également collaboré au niveau cantonal et fédéral à l’élaboration de lois et d’ordonnances y liées. La Charte suisse pour la psychothérapie a réintégré en 2014 l’Association suisse des psychothérapeutes (ASP), le groupement professionnel dont elle était issue.

En vue d’appliquer, de continuer à développer et de garantir les standards, la Charte a mis en place une commission (appelée aujourd’hui Commission pour la gestion de qualité, CGQ) qui a. entre 1998 et 2001, vérifié que les membres remplissent leurs obligations. Le rapport concernant cette première série d’examens a été publié dans le Psychotherapie Forum 10/3 (Schulthess 2002). Une deuxième série d’examens a été menée entre 2003 et 2007, dont les résultats ont été publiés dans le Psychotherapie Forum 16/1 (Müller-Locher 2008). Nous présentons aujourd’hui les résultats de la troisième série de vérifications, menées entre 2009 et 2013.

1. Examen des institutions de formation postgrade

1.1. Introduction

1.1.1 Bases et objectifs de la procédure d’évaluation

Les trois séries d’évaluation de la qualité se sont accompagnées d’un élargissement de leurs bases et objectifs. Concernant la première vérification en 1998 – 2001 (dont les résultats ont fait l’objet d’un rapport, cf. Schulthess 2002), il s’agissait exclusivement de garantir que les institutions appliquaient et respectaient le contrat les liant à la Charte, ainsi que les décisions prises par ses signataires.

Le contrat de la Charte exige qu’au moment où une institution demande à devenir membre, les aspects suivants soient examinés : son curriculum de formation postgrade en psychothérapie (mode d’admission des candidats, expérience sur soi, théorie et supervision durant la phase pratique), ses formateurs (chargés de l’expérience sur soi et de la supervision, mais aussi de l’enseignement théorique), la procédure permettant de qualifier ces derniers et la démonstration scientifique de l’efficacité de sa méthode.

La démonstration du caractère scientifique d’une méthode a été largement révisée depuis la signature de la Charte et les réserves scientifiques émises au moment sa ratification (Schlegel 2002a, Buchmann, Schlegel 2002, Schlegel 2002b) ont été levées. De plus, les règles de déontologie des institutions ont également été révisées, concernant la procédure de dépôt d’une plainte.

Des lois et ordonnances cantonales règlementant la formation en psychothérapie ont été édictées pendant que la deuxième série d’évaluations se déroulait (de 2003 à 2007, rapport final de Müller-Locher 2008). Au niveau fédéral, on savait déjà qu’une loi sur les professions du domaine de la psychologie allait être préparée et qu’elle contribuerait à ce que les formations soient homologuées au niveau fédéral. Dans la mesure où la Charte a participé et participe encore à la préparation des lois et ordonnances, elle avait le devoir, sur le plan politique, de garantir que ces dernières soient respectées et d’anticiper la mise en place d’une règlementation fédérale.

Dans le cadre de la troisième série d’évaluations (2009 – 2013), il a fallu tenir compte des standards fédéraux de qualité concernant les filières de formation qui étaient en préparation ; à partir de 2014, les standards fédéraux influent sur l’aspect garantie de qualité géré par la Charte, le modifiant et l’élargissant considérablement.

Dans ce sens, les bases et les objectifs de l’évaluation par la CGQ de la qualité des filières postgrades offertes par les institutions de la Charte ont été modifiés comme suit :

• La première évaluation périodique avait été faite sur une base interne et avec des objectifs choisis librement par la Charte.

• Durant la seconde série d’évaluations, des bases externes (cantonales) et un objectif défini par la législation se sont ajoutés.

• Concernant la troisième série d’évaluations, la formation postgrade en psychothérapie doit se conformer à une législation fédérale, l’objectif étant l’accréditation ordinaire des filières postgrades de formation qui sont reconnues par la Charte. A ce niveau, il s’agit avant tout d’un examen de la qualité des structures de ces filières.

La Charte a tenu compte de cet élargissement des bases et des objectifs. Le règlement de la CGQ a subi plusieurs adaptations dans ce sens. L’obligation de garantie, au niveau cantonal et maintenant au niveau fédéral, ne concerne pas uniquement la qualité des structures ; elle inclut la documentation de la qualité des processus et des résultats. En 2007, un premier projet de concept pertinent a été élaboré ; il devait servir de cadre aux institutions de formation. Ses différents éléments ont été continuellement testés au sein de la Charte, ce qui a permis d’améliorer le savoir-faire et l’acceptation par les filières de formation de l’évaluation de la qualité (accréditation) prévue sur le plan fédéral. La CGQ va réviser la manière dont elle évalue périodiquement la qualité des filières postgrades en fonction des standards de qualité définis par la Confédération en rapport avec l’accréditation de ces dernières.

1.1.2 Procédure d’examen

Lors de l’AM de septembre 2006, le rapport concernant la deuxième série d’évaluations a été débattu ; les résultats de cette discussion et les mesures proposées par la CGQ ont été mis en délibéré lors de l’AM de janvier 2007, puis approuvés par une majorité. Lors de l’AM de septembre 2008, la deuxième série d’évaluations a fait l’objet d’un examen interne, à la suite duquel des modifications ont été apportées au questionnaire utilisé. Et enfin, lors de l’assemblée de septembre 2009, des questions ont été choisies en rapport avec la troisième série d’évaluations.

1.1.3 Filières de formation postgrade examinées (FPP)

L’accréditation fédérale des filières de psychothérapie exige que certains concepts soient précisés. Ce sont uniquement les filières de formation (FFP) qui peuvent être accréditées et non les institutions. Mais du fait que chaque filière est forcément placée sous la responsabilité d’une organisation, la loi sur les professions de la psychologie utilise la désignation d’organisation responsable pour les filières. De même, dans ses séries d’évaluation périodique la Charte n’examine que les filières reconnues conformes à ses standards. Mais ce sont les organisations responsables offrant les filières qui sont désignées du titre de membres de la Charte.

Les institutions suivantes ont vu leurs filières examinées et reconnues, par ordre chronologique (date d’homologation par la Charte) :

PSZ :

Psychoanalytisches Seminar Zürich

CGJI :

C.G.Jung-Institut / Institut C.G. Jung

Szondi/SGST :

Stiftung Szondi-Institut/Schweizerische Gesellschaft für Schicksalanalytische Therapie / Fondation institut Szondi/Société suisse de thérapie analytique selon Szondi

SGIPA/AAI :

Schweizerische Gesellschaft für Individualpsychologie/Alfred Adler Institut / Société suisse de psychologie individuelle/Institut Alfred Adler

IfP :

Institut für Psychoanalyse

EAG/FPI :

Europäische Akademie für psychosoziale Gesundheit / Fritz Perls Institut

SGTA/SSAT :

Schweizerische Gesellschaft für Transaktionsanalyse / Société suisse d’analyse transactionnelle

ISIS :

Institut für kunst- und ausdrucksorientierte Psychotherapie

IGW :

Institut für Integrative Gestalttherapie Würzburg

DaS :

Daseinsanalytisches Seminar

IIBS :

Internationales Institut für Biosynthese / Institut international de biosynthèse

GFK :

Ausbildungsinstitut für Klientenzentrierte Gesprächs- und Körpertherapie

IKP :

Institut für Körperzentrierte Psychotherapie

SGBAT :

Schweizerische Gesellschaft für Bioenergetische Analyse und Therapie / Société suisse d’analyse et de thérapie bioénergétiques

IBP :

Institut für Integrative Körperpsychotherapie

EFAPO :

Ecole Française d’Analyse Psycho-Organique (EFAPO)

ILE :

Institut für Logotherapie und Existenzanalyse

IGEAP :

Internationale Gesellschaft für Existenzanalytische Psychotherapie, Bern

ISAP :

Internationale Seminar in Analytischer Psychologie

IPA :

Institut für Prozessarbeit

Démissions : Trois organisations ont démissionné de la Charte durant la dernière série d’évaluations :

• la Société suisse de psychothérapie par entretiens et centrée sur la personne (SGGT/SPPE),

• l’Institut International de Psychoanalyse et Psychothérapie Charles Baudouin (IIBP) et

• le Schweizerisches Institut für körperorientierte Psychotherapie (SIKOP), qui était encore placé sous mentorat avant de pouvoir devenir membre extraordinaire.

Nouveaux membres : cinq filières de formation postgrade avaient obtenu le statut de membre ordinaire et ont donc fait l’objet d’une évaluation par la CGQ durant la troisième série d’examens :

• L’Ecole Française d’Analyse Psycho-Organique (EFAPO),

• l’Institut für Logotherapie und Existentanalyse (ILE),

• la Gesellschaft Existenzanalyse Schweiz (GES),

• l’Internationalea Seminar in Analytischer Psychologie (ISAP) et

• l’Institut für Prozessarbeit (IPA), qui se charge de la formation au nom de la Forschungsgesellschaft für Prozessorientierte Psychologie (FG POP).

Nouvelles admissions pendant la troisième série d’évaluations:

• La formation à la Psychothérapie poïétique (L’ATELIER),

• la filière complémentaire en psychothérapie par la musique (bam, appelé maintenant MPT),

• l’Institut Ouvertures, Développement, Formation (ODeF) ainsi que

• l’Istituto di Ricerche di Gruppo (IRG)

Ces filières de formation ne sont devenues membres ordinaires que durant la troisième série, ce qui fait que les mentors n’ont pu vérifier que le fait qu’elles respectent globalement les normes de la Charte

Autres changements : le Psychodrama Verband Helvetia (PDH) a renoncé à créer sa propre filière de formation et sa section psychothérapie a maintenant le statut de groupement spécialisé au sein de la Charte. L’Institut für Atem- und Körperpsychotherapie, Freiburg-Thalwil (IAKPT) est encore placé sous mentorat. La Société suisse de psychologie analytique (SSPA) avait été considérée comme une institution de formation postgrade lors de la dernière série d’évaluations ; lors de la troisième série, elle a été évaluée en tant que groupement professionnel et spécialisé.

La partie du présent rapport incluant les résultats inclut 24 organisations responsables, dont chacune offre une filière reconnue par la Charte. Leur nombre a donc augmenté de 6 par rapport à la première et à la seconde série.

1.2. Résultats

1.2.1 Impression globale

La troisième série d’évaluation des filières de formation postgrade en psychothérapie (FFP) a de nouveau montré qu’en général, le niveau élevé exigé par la Charte est respecté et qu’on continue à le développer plus avant.

• En règle générale, les institutions présentent des documents excellents et fondés et, malgré toutes les différences qui les séparent, leur organisation est bonne.

• Il a parfois été difficile d’obtenir un dossier complet dans les délais.

• Les entretiens avec les représentant/es des instituts ont été ouverts et constructifs.

• Alors que, lors de la première série, une certaine méfiance avait parfois été exprimée, ce n’est maintenant plus le cas.

• Le point de vue (extérieur) des délégués de la CGQ sur les structures des organisations a été reçu avec intérêt.

• Les FFP espèrent pouvoir compter sur le soutien de la Charte au moment où elles devront demander une accréditation fédérale, maintenant qu’elles ont beaucoup investi dans leur organisation.

• En dépit de quelques différences d’opinion, les procès-verbaux finaux ont été signés sans problème.

1.2.2 Evaluation détaillée

Les questions posées à tous les instituts sont en partie reproduites ci-dessous sous forme de tableaux ; des conclusions et des hypothèses en rapport avec les différents groupes de questions seront ensuite formulées.

A Statuts et règlements

Institution

Actuellement FFP?

Forme juridique

Statut de membre de la Charte

Admission

CGJI

Oui

Fondation

Règlement

Règlement

DaS

Oui

Association

Statuts

Directives de formation

EAG/FPI*

Oui

GmbH

Programme annuel

Curriculum

EFAPO*

Oui

GmbH selon le droit F

?

?

GFK

Oui

Association

Programme de formation

Programme de formation

IBP

Oui

Association

Curriculum

Règlement

IfP

Oui

Stiftung

Règlement

Règlement

IGEAP

Oui

Association

Statuts

Directives de formation

IGW*

Oui

GmbH

Curriculum

Curriculum

IIBS

Oui

SA en fondation

Convention

Convention

IKP

Oui

GmbH

Lignes directrices

Brochure

ILE

Oui

Association

Statuts

Programme de formation

IPA

Oui

Association

Statuts

Manuel d’études

IRG

Oui

Association

manque

Règlement de formation

ISAP

Oui

Association

Règlement

Règlement

ISIS

Oui

Fondation

Règlement de formation

Règlement de formation

L’ATELIER

Oui

Entreprise en nom personnel

Curriculum

Curriculum

MPT

Oui

Zürcher Hochschule der Künste

Partenariat

Dispositions zh Fachhochschulrat

ODeF

Oui

GmbH

Directives de formation

Directives de formation

PSZ

Oui

Association

Programme semestriel

Curriculum

SGBAT

Oui

Association

Règlement de formation

Règlement de formation

SGIPA/AAI*

Association

Code professionnel

Curriculum

SGTA

Oui

Association

Statuts

Règlement

Szondi/SGST

Oui

Fondation/Association

Règlement d’études

Règlement d’études

Tableau 1

Statut actuel en tant que FFP (1e colonne) : l’institution offre-t-elle actuellement une formation postgrade conforme à la Charte ? Si ce n’est pas le cas, quand les derniers candidats ont-ils obtenu leur diplôme ?

Selon une décision prise par l’AM après la dernière série d’évaluations, le statut de membre de la Charte expire lorsqu’aucune formation n’a pas été offerte pendant cinq ans.

Les institutions situées à l’étranger* (EAG, EFAPO et IGW) gèrent en Allemagne ou en France des formations postgrades conformes à la Charte, mais avant de pouvoir être accréditées à titre provisoire elles doivent mettre en place une formation ayant son siège en Suisse. L’EAG et l’IWG ont, depuis, fait cette démarche.

La Société suisse de psychologie individuelle* (SGIPA/SSPI) accompagne encore les quelques candidats qui étaient inscrits jusqu’à leur diplôme, l’Institut Adler (AAI/IA) ayant été fermé.

Forme juridique (2e colonne) : dans la majorité, deux formes : association et fondation ; GmbH en Allemagne (EAG et IGW). Exceptions : l’IKP et l’ODeF sont également des SARLS.

Changements depuis la deuxième série d’évaluations : le PSZ n’est plus une SARL, il est devenu une association.

Ancrage du statut de membre de la Charte (3e colonne) : s’agissant des associations, le statut de membre de la Charte doit être mentionné dans les statuts. Celles des associations qui offrent également d’autres formations semblent hésiter à le faire. L’IRG doit encore inclure la mention de sa qualité de membre de la Charte.

Admission ou mention dans les statuts/les règlements de la formation de base exigée (4e colonne) : tous les instituts mentionnent cet aspect, mais ils le font parfois ‘en passant’. La référence à la filière de master UPP Krems, qui permet à des non psychologues d’avoir accès à la psychologie psychothérapeutique conformément à la Charte, n’est pas toujours faite ; or, elle constitue une variante de la formation de base propre à la Charte.

Conclusions et hypothèses :

• De nombreux petits instituts luttent actuellement pour leur survie.

• Des coopérations regroupant les FFP appartenant à un même mainstream ou des offres coordonnées de cursus pourraient permettre d’éviter que la diversité des méthodes disparaisse.

• La forme juridique ‘association’ souligne l’indépendance des institutions alors que la forme ‘fondation’ attribue plus d’importance à ce qui a été légué par le fondateur.

• Le statut de membre de la Charte n’est pas une condition obligatoire lorsqu’il s’agira d’obtenir l’accréditation ordinaire. Mais les prestations offertes par la Charte – en tant qu’organisation responsable – au moment de présenter une demande d’accréditation pourraient être et sont utiles ; il en va de même concernant le respect des standards de qualité.

• Selon les standards fédéraux de qualité, les conditions d’accès à la formation postgrade doivent être règlementées et publiées.

B Curriculum de formation postgrade et règlement en matière d’examens

Les listes de lectures obligatoires sont plus ou moins longues, traitent de manière plus ou moins approfondie de la méthode et ne dépassent pas toujours le cadre de cette dernière. De longues bibliographies ont parfois été envoyées, mais quelquefois les ouvrages ne sont recommandés que lors des séminaires ou alors une liste dressée personnellement par le candidat doit être autorisée par les responsables.

Les curriculums sont, eux aussi, plus ou moins différenciés. Ils peuvent contenir l’enseignement de concepts globaux (ex. : PSZ), mais aussi des programmes semestriels détaillés (ex. : IBP), des offres conçues en fonction des objectifs à atteindre (ex. : ISIS) ou être organisés en fonction des exigences de la Charte, avec une métathéorie, une théorie de la thérapie et une théorie de la pratique (ex. : MPT). Nos conseils et recommandations pour une structure plus claire ont été bien accueillis.

Seuls l’ICGJ et le PSZ offrent un programme spécial de formation en psychothérapie pour enfants et adolescents, aboutissant au diplôme pertinent. Les curriculums en question ont été examinés par la commission de psychothérapie pour enfants et adolescents de la Charte (CEAP) pour vérifier qu’ils respectent les standards de cette dernière ; ce qui est le cas. Le CFK, le MPT et l’IRG offrent des cours destinés aux psychothérapeutes pour enfants et adolescents, mais n’accordent pas de diplôme spécialisé.

Concernant les réserves émises pour les formateurs en psychothérapie pour enfants et adolescents, l’ICGJ leur demande d’avoir un diplôme dans ce domaine, accordé par l’institut. Le PSZ se contente d’exiger de ces formateurs qu’ils aient eu une activité pratique dans ce domaine.

Quant à la question de savoir si les curriculums en question sont fondés sur des bases scientifiques et si la méthode est efficace, l’ICGJ se réfère aux colloques scientifiques de la Charte au cours desquels son programme EA a été présenté. Le PSZ mentionne des publications et indique que des recherches ont été menées à ce niveau.

Règlement des examens : Dans le texte de la Charte, l’un des critères permettant d’acquérir le statut de membre est que les institutions de formation postgrade doivent qualifier leur diplômés, ayant vérifié leurs compétences au moment du diplôme en fonction de leur curriculum ; ces aspects doivent être examinés et confirmés (C 1.1. c).

Toutes les FFP remplissent cette condition. Elles ont parfois rédigé des règlements en matière d’examens ou, souvent, les données pertinentes sont contenues dans le curriculum. On trouve des procédures de qualification très variées : de l’entretien personnel au colloque de diplôme (PSZ), du manuel d’examens (SGTA) à la possibilité de recourir contre les décisions (IBP, MPT).

Il faudra que la procédure d’accréditation ordinaire des FFP contienne des critères plus unifiés que ceux appliqués dans le cadre de la Charte puisque celle-ci a, en fait, entretenu la diversité.

Conclusion : Il faudra qu’au moment de mettre en place un concept de qualité qui servira de cadre à ceux que les institutions pratiquent, la Charte différencie mieux son système d’évaluation, le faisant correspondre aux normes fédérales. Elle a commencé à mettre en place une instance de plainte indépendante et neutre, destinée aux candidats.

C Expérience sur soi/supervision

Supervision en groupe : depuis 2008, la Charte exige 250 séances de supervision, dont au maximum 100 (à 50 min.) doivent se faire en setting individuel et au moins 100 en groupe (à 90 min.). La CGQ a demandé comment les institutions appliquent cette disposition. A l’exception du PSZ, toutes les FFP remplissent cette exigence. Elles la mentionnent soit dans leurs curriculums, soit dans les conditions régissant l’accord du diplôme et elles exigent une attestation avant le diplôme. Le PSZ laisse à ses candidats la liberté de faire des supervisions en groupe – ou pas – ; il ne souhaite pas institutionnaliser cette exigence, mais projette de présenter une motion à l’AM, demandant que cette disposition soit biffée du texte de la Charte.

Conclusion : les standards de qualité émis par la Confédération sont nettement inférieurs à ceux de la Charte s’agissant de l’expérience sur soi et de la supervision. Lors de l’assemblée des membres de la Charte, en janvier 2014, il a été décidé que les instituts de formation sont libres d’adapter – on non – aux standards fédéraux le nombre de séances d’expérience sur soi et de supervision qu’elles exigent. Les settings applicables jusqu’à maintenant ne sont donc plus valides.

D Formateurs / formatrices

Formateurs/formatrices : concernant les formateurs, toutes les FFP se conforment au standard de la Charte. Seul le PSZ doit pouvoir compter sur la tolérance de la Charte dans le sens où il n’a pas été en mesure de déclarer des diplômes accordés autrefois.

La loi sur la règlementation de la psychothérapie dans le canton de Zurich (2004) exigeait de la Charte, de la FSP et du SBAP qu’ils garantissent que les thérapeutes didacticiens et les superviseurs de chaque FFP soient nommés conformément au standard cantonal. Sur ce, la CGQ a lancé une enquête sur la qualification des formateurs. Les données collectées à l’époque ont permis à la plupart des FFP de mettre facilement à jour leurs listes.

D’autre part, la qualification des formateurs a été modifiée par la Charte (sur le plan interne). Les diplômes de psychothérapie correspondant aux normes moins élevées de la FSP et de la FMH sont acceptés, les chiffres étant compensés par d’autres conditions posées à la qualification.

L’accréditation prochaine des filières par la Confédération et la loi psy vont probablement introduire un standard plus libéral concernant la qualification des superviseurs et des thérapeutes didacticiens chargés de l’expérience sur soi, plus libéral en tout cas que le standard fixé par Zurich dans son ordonnance de 2004. Seront exigés, un titre de formation postgrade selon la loi psy et une expérience professionnelle de 5 ans. Cela veut dire que les quelques personnes qui, à l’époque, ne remplissaient pas les conditions posées par l’ordonnance zurichoise vont pouvoir devenir formateurs dès 2013, à condition toutefois qu’elles aient un titre fédéral de formation postgrade selon la loi psy.

E Fondement scientifique et efficacité

Compatibilité et intégralité des différentes méthodes enseignées : aucune FFP ne dit enseigner des méthodes différentes de celles mises en œuvre dans son propre courant. La manière dont les FFP se concentrent sur une seule méthode montre que les institutions de la Charte sont attachées à leur concept traditionnel, avec son épistémologie, son image de l’homme, ainsi que la manière dont la souffrance et la thérapie sont perçues. En d’autres termes, elles n’offrent pas un enseignement éclectique.

F Organisation de la FFP

Institution

Nombre 1e série

Nombre 2e série

Nombre 3e série

CGJI

270 au total

42(CH)

90 au total

DaS

20

18

13

EAG/FPI

peu clair

peu clair

3 (CH)

EFAPO

-

pas enquêté

140

GFK

16

33

8

IBP

-

31

42

IfP

8

2

4

IGEAP

-

pas enquêté

3

IGW

39

28

41

IIBS

23

19

16

IKP

Ca. 20

6

7

ILE

-

pas enquêté

10

IPA

-

pas enquêté

4

IRG

-

-

11 selon la FSP, 4 selon l’ASP

ISAP

-

-

20

ISIS

16

8

8

L’ATELIER

-

-

5

MPT

-

-

6

ODeF

-

-

4

PSZ

50

36

30

SGBAT

13

16

6

SGIPA/AAI

50

44

3

SGTA

26

31

21

Szondi/SGST

10

6

4

Tableau 2: Nombre de candidats à la formation (futurs psychothérapeutes selon le standard de la Charte)

La question du nombre de candidats a été posée dans le cadre des trois séries d’évaluations.

On peut se demander si les chiffres se réfèrent exclusivement aux candidats qui projettent de s’établir en Suisse, en ce qui concerne en particulier les cas où ils sont particulièrement élevés (ICGJ et AAI/SGIPA). Il reste qu’à l’exception de l’IBP et de l’IGW, où la demande augmente, toutes les autres FFP enregistrent une nette baisse. Lorsqu’il s’agit de FFP relativement récentes, il n’est pas possible de déduire une tendance. Mais si nous laissons de côté les chiffres élevés indiqués par l’ICGJ et la SGIPA (il n’est pas clair à quoi ils correspondent), nous constatons que le nombre moyen de candidats par FFP a passé de 20 à 12. Celles des institutions qui comptent actuellement moins de 10 candidats vont devoir lutter ces prochaines années pour maintenir leur offre de formation postgrade.

Conclusion : l’accès multidisciplinaire à la formation en psychothérapie, prôné par la Charte, ne sera pas maintenu dans le contexte de la LPsy : l’État a rétréci la porte. Quant au maintien de la diversité des méthodes de psychothérapie – qu’avait également prôné la Charte –, il devient difficile dû aux conditions du marché.

Différentiation des différents diplômes et certificats: certaines des FFP offrant différentes formations (postgrades) ne séparent pas les offres les unes des autres. La Charte ne l’exige d’ailleurs pas, car cela peut représenter un enrichissement. Il reste que, sur les certificats, il faut mentionner clairement s’il s’agit d’un diplôme de psychothérapie en conformité avec la Charte ou si ce n’est pas le cas. Toutes les FFP le font.

Représentation des intérêts des candidats : cette question a été intégrée au questionnaire concernant la qualité structurelle suite à l’évaluation qui avait été faite dans le cadre de la deuxième série. La Charte n’exige pas l’institutionnalisation d’une représentation des candidats au sein de la FFP. Or, les standards de qualité formulés par la Confédération au sujet de l’accréditation ordinaire des FFP exigent que l’on tienne compte de la perspective des candidats dans le cadre du système de garantie de la qualité. Il faudra aussi organiser des enquêtes systématiques auprès des candidats.

En prévision de l’avenir, la CGQ a inclus une question pertinente dans le questionnaire ; cela devait lui permettre de savoir ce que les FFP ont déjà entrepris dans ce contexte.

Institution

Représentation institutionnalisée des intérêts des candidats

CGJI

Les candidats ont un représentant envers le curatorium et dans la commission des programmes (1 x par semestre), ainsi que lorsqu’une rencontre est organisée entre le curatorium et tous les étudiants

DaS

2 candidats participent à l’assemblée annuelle. Lors de la séance de clôture du semestre, on demande aux candidats quels sont leurs intérêts

EAG/FPI

Chaque groupe de formation délègue un porte-parole lors de l’assemblée des porte-parole. Rencontre annuelle avec l’assemblée pleinière de l’EAG

EFAPO

Chaque groupe a un administrateur qui représente son groupe de formation

GFK

Séries régulières de feedback et évaluation écrite des séminaires et de l’ensemble de la formation. De plus, accès à la commission d’éthique

IBP

Représentation des candidats au sein du comité, par le biais d’une évaluation des filières et lors de débats avec les chargés de qualité, mesures à prendre comprises

IfP

Echanges informels et par le biais d’une évaluation annuelle des séminaires ; en plus, entretiens annuels auxquels participent les candidats et la direction

IGEAP

On peut s’adresser directement au comité ou à l’assemblée générale

IGW

Un coordinateur par groupe. Liaison directe avec l’organisation / le secrétariat. Rencontre annuelle des coordinateurs

IIBS

Organisation des peer groups et procès-verbaux, plus retours individuels dans le cadre des séminaires

IKP

Par le biais de l’Interessengemeinschaft IG IKP et feedbacks correspondant à une évaluation interne

ILE

Par le biais de questionnaires de rating remplis par les candidats, ainsi que de celui d’une conférence d’évaluation qui a lieu deux fois par an

IPA

Les étudiants élisent leur propre comité. Deux rencontres par an avec les étudiants, prise en compte de leurs intérêts, hotline téléphonique

IRG

Par le biais de l’association Psicologia Generativa, plate-forme des intérêts professionnels

ISAP

2 représentants au sein de la commission des programmes et lors des séances de la direction. Une rencontre par semestre entre la direction et les candidats

ISIS

Il s’agit d’une fondation au sein de laquelle les intérêts des étudiants ne sont pas officiellement représentés, mais les séminaires sont évalués par leurs participants

L’ATELIER

Par le biais d’un contact direct avec la direction

MPT

Par le biais de représentants des étudiants auprès de la direction des études, ainsi que grâce à : l’assemblée générale, un accompagnement personnel des étudiants, un feedback individuel et une évaluation interne

ODeF

Par le biais d’une évaluation de la formation et d’entretiens annuels avec la direction

PSZ

Rencontres entre peer groups et forum, au cours duquel les souhaits de l’assemblée des participants et de la direction du séminaire peuvent être présentés

SGBAT

Par le biais d’un évaluation, du droit de présenter des motions au comité de formation, ainsi que de motions adressées à l’AG

SGIPA/AAI

Pas de réponse requise, car la formation n’existe plus

SGTA

Les étudiants sont membres extraordinaires du groupe psychothérapie de la SGTA

Szondi/SGST

Par le biais d’un porte-parole ou lors de sessions

Tableau 3

Remarque : Il faut clairement faire la différence entre la prise en compte des intérêts des candidats et certaines formes d’évaluation interne ou les feedback individuels.

G Éthique

Il avait été demandé aux FFP d’envoyer un exemplaire d’un contrat de formation et presque toutes ont répondu à cette exigence de manière satisfaisante. Pour certaines d’entre elles, il a été suggéré que le contrat pourrait inclure mention des règles de déontologie, ce qui serait plus simple.

La question de la distinction entre les fonctions de formateur dans le domaine de l’expérience sur soi et de formateur qualifiant se référait au code d’éthique de la Charte, art. 8, dans lequel il est dit que les fonctions de formateur en expérience sur soi et de formateur qualifiant doivent être clairement distinguées, sans qu’un profit financier soit visé. Cette disposition crée bien évidemment une tension entre l’évaluation du talent thérapeutique des candidats et le secret professionnel auquel sont soumis les formateurs en expérience sur soi. L’IBP propose que, pour ne pas risquer que l’un influe sur l’autre, il faudrait inclure une autre étape dans la formation, durant laquelle les capacités des candidats seraient évaluées sans que cela constitue une infraction au secret professionnel. En tout cas, cette séparation des rôles devrait être démontrée par écrit. Il ne suffit pas que le formateur en expérience sur soi ne participe pas aux décisions pertinentes. Des données plus détaillées sont présentées dans le tableau 4, colonne ‘distinction des rôles’.

On avait demandé aux FFP d’indiquer la manière dont leur propre commission d’éthique est organisée et comment elles garantissent que tous les membres de leur institution ayant une activité psychothérapeutique soient soumis à une commission d’éthique habilitée à prononcer des sanctions. Il faut qu’une évolution ait lieu dans ce domaine. Il est vrai qu’après la seconde série d’évaluations, il avait été demandé que tous les thérapeutes didacticiens et tous les superviseurs soient soumis à une commission d’éthique (ASP, FMH, FSP, SBAP) et que les règles d’éthique soient rendues obligatoires par le biais du contrat d’enseignement les liant à leur FFP. Mais cette garantie n’est pas donnée lorsque des membres des institutions ou organisations ne sont pas membres d’un groupement professionnel. De plus, la manière dont les candidats, en tant que thérapeutes en formation, sont soumis à une commission d’éthique n’est pas toujours claire. Certaines FFP ne disposent en outre pas de leur propre commission d’éthique, mais offrent un simple service de médiation (soit par principe, soit parce que les ressources personnelles, professionnelles et financières leur manquent). La fusion entre l’ASP et la Charte a permis de combler une lacune qui existe depuis longtemps : toutes les FFP sont maintenant soumises à la commission d’éthique de l’ASP. Faute de quoi, il aurait fallu modifier l’art. 10 du code déontologique de la Charte : il y est dit que pour remplir les conditions légales et statutaires de l’autorégulation, la Charte doit garantir que les règles déontologiques sont respectées en son sein et que c’est dans ce sens qu’elle oblige ses institutions à disposer d’une commission d’éthique chargée de contrôler le comportement de ses membres, qu’ils soient psychothérapeutes, formateurs ou candidats. Et il est dit dans l’art. 11 que chaque institution de la Charte règle […] la manière dont les infractions aux règles de déontologie sont sanctionnées.

Institution

Distinction des rôles

Commission d’éthique

Sont soumis à CD

CGJI

documenté

uniquement service de médiation

les candidats pratiquent sous la responsabilité des superviseurs

DaS

pratiqué mais pas documenté

médiation seulement

n’existe pas

EAG/FPI

documenté

en fonction du droit public

réglé

EFAPO

défini dans les règles d’éthique

médiation seulement

peu clair

GFK

projet de documentation

rempli

rempli

IBP

projeté

pas de CD propre

rempli

IfP

pas suffisamment distingué

rempli

sans les candidats

IGEAP

documenté

projeté

projeté

IGW

différenciation pas documentée

rempli

rempli, mais besoin d’amélioration

IIBS

documenté

pas habilitée à prononcer des sanctions

rempli??

IKP

pratiqué mais pas documenté

rempli

rempli

ILE

pas documenté

pas habilitée à prononcer des sanctions

pas rempli

IPA

documenté

pas habilitée à prononcer des sanctions

pas rempli

IRG

pas documenté

interlocuteur seulement

pas rempli

ISAP

documenté

rempli

rempli

ISIS

projet de documentation

n’existe pas

pas rempli

L’ATELIER

documenté

rempli ??

projeté

MPT

documenté

rempli

rempli

ODeF

pas documenté

associée au PDH

pas rempli

PSZ

documenté

service de médiation

pas rempli

SGBAT

documenté, mais pas de distinction lors des ateliers de formation

rempli

rempli

SGIPA/AAI

obsolète

rempli

rempli ?

SGTA

projet de documentation

rempli

rempli

Szondi/SGST

documenté

soumis à l’ASP

rempli

Tableau 4

1.3. Résumé et conclusions

• Dans le cadre de la troisième série d’évaluation des institutions de formation postgrade de la Charte – actuellement 24 – nous avons d’abord cherché à savoir si les normes importantes sont respectées : accès à la formation, exigences du curriculum, qualification des formateurs et code d’éthique. Ce dernier mis à part, les FFP respectent bien les standards.

• Nous avons par ailleurs posé des questions sur l’introduction des passages modifiés du texte de la Charte et des règlements : aspects concernant la formation en psychothérapie pour enfants et adolescents, supervision en groupe, contrat de formation. En général, ces nouvelles normes de la Charte ont été très bien intégrées par les filières.

• La CGQ considère qu’il sera nécessaire d’approfondir le débat et, le cas échéant, de prendre des mesures sur les points suivants :

a) concernant une nette séparation des rôles entre les thérapeutes didacticiens et ceux qui qualifient les candidats ;

b) concernant la représentation des intérêts des candidats au sein des FFP ;

c) concernant l’exigence selon laquelle toutes les personnes exerçant une activité psychothérapeutique au sein d’une FFP doivent être soumises à une commission d’éthique habilitée à prononcer des sanctions lorsqu’elles ont enfreint au code d’éthique de la Charte.

• Il reste que le plus gros défi qui attend la Charte et ses FFP se présentera au moment où il s’agira de reprendre et d’implémenter les standards de qualité fixés par la LPsy pour obtenir l’accréditation ordinaire. Ceux-ci ne concernent pas uniquement la structure des FFP, mais aussi les processus et les résultats obtenus.

Au niveau des structures, une instance de plainte à laquelle les candidats peuvent s’adresser a été mise en place sous la responsabilité de la CGQ. Les standards de qualité de la LPsy (processus et résultats) sont maintenant intégrés au concept de qualité de la Charte. Ce concept a été approuvé par l’AM, après débat. Ensuite, d’autres débats (colloques) concerneront l’implémentation de ces standards par le biais des concepts de qualité des filières de formation, l’autonomie de ces dernières étant préservée.

• La Charte – organisation responsable – et l’ASP offrent aux institutions de formation la possibilité de présenter en leur nom les demandes d’accréditation ordinaire.

2. Examen des groupements spécialisés et de l’ASP, groupement professionnel

2.1. Introduction

Le rapport final concernant la troisième série d’évaluations des filières de formation postgrade de la Charte avait été présenté, débattu et approuvé par l’assemblée des membres de septembre 2012. La commission pour la gestion de qualité a ensuite lancé l’évaluation des groupements spécialisés et professionnels du point de vue de la manière dont ceux-ci respectent les normes de la Charte.

Les groupements suivants ont fait l’objet d’un examen :

Groupements spécialisés :

• SGST, Société suisse de thérapie analytique selon Szondi

• SGAP/SSPA, Société suisse de psychologie analytique

(Lors de la dernière série d’évaluations, ces deux groupements – qui collaborent à la formation au sein de l’Institut Szondi et de l’Institut C.G. Jung – avaient été considérés comme des institutions de formation postgrade de la Charte et non pas comme des groupements spécialisés).

• SVG, Schweizer Verein für Gestalttherapie und Integrative Therapie et le

Groupement professionnel:

• ASP, l’Association suisse des psychothérapeutes, qui jusqu’à la fin 2013 avait été considérée comme un membre de la Charte.

Démissions :

Groupements professionnels

• Bündner Vereinigung für Psychotherapie (BVP)

• Vereinigung Ostschweizer Psychotherapeut(inn)en (VOPT)

• Verband der Psychotherapeuten beider Basel (VPB)

Groupement spécialisé :

• Société suisse des psychothérapeutes pour enfants et adolescents (SPK/SSPEA)

Nouveaux membres :

• La section psychothérapie du Psychodrama Helvetica (PDH) a été évaluée au titre de groupement spécialisé.

• A également été examiné l’institut de perfectionnement suivant : SIPT (Schweizer Institut für Psychotraumatologie). En tant que membre associé de la Charte, il offre des perfectionnements en psychotraumatologie, ces cours étant conformes à la Charte.

2.2. Détail des résultats

A Statuts et règlements

Forme juridique : Tous les groupements sont des associations au sens juridique.

La section psychothérapie du PDH est affiliée à l’association PDH. D’un point de vue juridique, le SIPT est une branche du Deutsches Instituts für Psychotraumatologie (qui est une association d’intérêt public).

Ancrage statutaire de l’affiliation à la Charte : il n’est pas déclaré de manière suffisamment explicite par tous les groupements. A dater de 2014, l’ASP n’est plus membre de la Charte, cette dernière étant devenue un organe y intégré.

Ancrage dans les statuts ou les règlements de la formation de base exigée pour l’accès à une formation postgrade (conforme à la Charte) : les textes en question devraient être mieux formulés (dans certains cas), alors que les différents standards de formation des membres devraient être qualifiés (de manière plus claire) dans les listes officielles. L’ASP, qui avait ouvert les standards exigés des psychothérapeutes souhaitant en devenir membres, est revenue à la condition suivante : les personnes souhaitant en devenir membres doivent démontrer qu’elles ont suivi une formation conforme à la Charte, c’est-à-dire une formation reconnue au niveau fédéral.

D Formateurs / formatrices

Procédure d’homologation des thérapeutes didacticiens et des superviseurs : la SGST et la SSPA sont compétentes pour nommer les formateurs de l’Institut Szondi ou de la SSPA elle-même. Dans le dernier cas, un règlement pertinent devrait être élaboré. Les autres groupements ne nomment pas eux-mêmes leurs formateurs.

Listes des formateurs / formatrices : les listes correspondent aux listes publiées par l’Institut Szondi, par l’Institut C.G. Jung et par l’Internationales Seminar für Analytische Psychologie (ISAP).

F Organisation du groupement

Représentation lors des colloques de la Charte et des assemblées des membres de cette dernière : on ne peut que se réjouir du fait que tous les groupements ont pu charger des délégués de ces tâches.

Nombre de membres du groupement et évolution de sa structure : deux groupements spécialisés enregistrent une baisse du nombre de leurs membres. Les démissions dues à l’âge n’ont pas été compensées par de nouvelles affiliations. Un groupement manifeste une tendance à une légère augmentation ; les données fournies par un autre n’ont pas été claires et l’ASP enregistre une augmentation du nombre de ses membres.

G Éthique

Règles actuelles de déontologie : tous les groupements disposent d’un code d’éthique. Seule la section psychothérapie du PDH doit encore adapter ses directives aux règles de déontologie en vigueur dans les institutions de la Charte.

Organisation du code de déontologie, membres n’appartenant pas à un groupement professionnel et leur soumission à une commission habilitée à prononcer des sanctions : maintenant que les membres de la Charte sont à nouveau affiliés à l’ASP, les groupements spécialisés peuvent se soumettre explicitement à la commission d’éthique de cette dernière. Cela permet de combler une lacune qui existe depuis longtemps, dans le sens où tous les membres des groupements – même petits – et des institutions de formation qui travaillent en tant que psychothérapeutes sont soumis à une commission de déontologie / d’éthique qui est habilitée à prononcer des sanctions. Par contre, la SSPA dispose de sa propre commission en la matière ; le SIPT respecte le code déontologique émis par son institution mère en Allemagne.

H Compléments

Désignation de la formation postgrade en psychothérapie dans les listes de membres : le SVG et le PDH doivent encore présenter leurs listes. Le SGST et la SSPA utilisent des désignations qui sont peu compréhensibles pour les personnes non informées. Depuis l’entrée en vigueur de la loi psy, l’ASP n’admet que les psychothérapeutes homologués au niveau fédéral ; elle projette d’inclure des détails sur les différents diplômes de ses membres. Ces données ne devraient toutefois pas être accessibles au grand public.

2.3. Conclusions en rapport avec les groupements spécialisé, l’ASP et le SIPT

La troisième série d’évaluation des groupements spécialisés et professionnels (appelés simplement groupements ci-dessous) a démontré les aspects qui avaient déjà été supputés au moment où le rapport final 2008 avait été publié :

• La manière dont la Charte conçoit la psychothérapie (jusqu’au 1.4 2013, accès multidisciplinaire à la formation postgrade, intégralité, interdisciplinarité et standards spécifiques en matière d’expérience sur soi et de supervision) n’obtient plus une majorité au sein des groupements régionaux.

• L’affiliation à la Charte de groupements appartenant à des courants représentés en son sein est maintenue ; mais ceux des groupements dont la méthode n’est pas représentée au sein de la Charte considèrent qu’apparemment leur affiliation ne sert à rien.

• Le seul groupement professionnel qui demeure membre – l’ASP – a une attitude moins ambivalente que par le passé à l’égard de la manière dont la Charte conçoit la formation en psychothérapie.

• Des tensions existent parmi les membres de la Charte, provoquées par les contrastes entre politique de la formation et politique professionnelle ; elles continuent à polariser les institutions de formation comme les groupements spécialisés et professionnels.

• La procédure mise en œuvre dans la troisième série d’évaluations est demeurée la même que pour les deux premières séries ; elle semble avoir fait ses preuves. Ses étapes sont les suivantes : examen des documents présentés, entretiens avec des représentants du groupement sur les points demeurés ouverts – si possible dans les locaux de ce dernier –, appréciation de son organisation et de son style, rédaction d’un procès-verbal final qui sera signé par le groupement et la CGQ. Elles ont abouti à des débats constructifs autour des thèmes de la qualité et de son développement. Il reste que seuls des standards qualitatifs peuvent vraiment être garantis. Dans ce sens, cette forme de gestion de qualité correspond pour l’essentiel à une garantie des structures.

• Le respect du label de la Charte représente un défi pour les groupements. Il est vrai que les principaux standards de ce label (standards de formation, code d’éthique, règles de déontologie, obligation de qualifier la formation des membres) sont dans l’ensemble bien respectés. Mais l’érosion des nombres de membres affiliés aux groupements de la Charte (vieillissement) et l’intégration de normes de formation émises par d’autres associations faitières exercent une pression sur les groupements de la Charte.

• Et enfin, il va prochainement être possible de soumettre tous les psychothérapeutes actifs à une commission habilitée à prononcer des sanctions – ce qui permettra de combler une lacune qui existe depuis des années.

Remerciements

Je remercie chaleureusement les membres de la Commission pour la gestion de qualité qui ont collaboré à l’important travail requis par la troisième série d’évaluations : Heinz Meier, Irène Muser, Fred Seiler et Anna-Leta Schucany

Auteur

Peter Müller-Locher, Dr. phil. et Master of Science in Organizational Development, gère son propre cabinet de psychothérapie ; il est également superviseur et conseiller en développement d’organisations. Il travaille depuis 38 ans en tant qu’analyste. Il a été pendant 11 ans membre du comité de la Société suisse d’analyse dasein et membre de sa commission de formation (dont 5 ans en tant que président). Il est membre du Seminar für Gruppenanalyse Zürich. Il est depuis 13 ans membre de la Commission pour la gestion de qualité de la Charte suisse pour la psychothérapie, qu’il préside depuis 12 ans.

Correspondance

Courrier : Mythenstrasse 82, 8810 Horgen, Schweiz.

Courriel: peter.mueller-locher@bluewin.ch

Bibliographie

Buchmann, R., Schlegel, M. 2002: Die Entstehung der „Deklaration der Schweizer Charta für Psychotherapie zu Begriff und Anforderungen an die Wissenschaftlichkeit der Psychotherapieverfahren“ Psychotherapie-Forum 4/2002 S. 223-227

Müller-Locher, P. 2008: Qualitätssicherung in der Psychotherapieweiterbildung: Ergebnisse der periodischen Überprüfung der Mitglieder der Schweizer Charta für Psychotherapie. Psychotherapie-Forum 2008 S.39 – 46

Schlegel, M. Hrsg. 2002a: „Die Wissenschaftskolloquien der Schweizer Charta für Psychotherapie“, Psychotherapie-Forum 2/2002

Schlegel, M. Hrsg. 2002b: Deklaration der Schweizer Charta für Psychotherapie zu Begriff und Anforderungen an die Wissenschaftlichkeit der Psychotherapieverfahren. Psychotherapie-Forum 4/2002 S.228 - 230

Schulthess, P.: Qualitätssicherung in der Psychotherapieweiterbildung. Ergebnisse der periodischen Überprüfung der Mitglieder der Schweizer Charta für Psychotherapie. Psychotherapie-Forum 3/2002. S. 165 – 173