Hans-Christoph Eichert
Psychotherapie-Wissenschaft 14 (2) 2024 71–72
www.psychotherapie-wissenschaft.info
https://doi.org/10.30820/1664-9583-2024-2-71
Mots clés : psychothérapie intégrative, comparaison des méthodes, facteurs de guérison, modalités, médias
Au cours des dernières décennies, la théorie et la recherche en psychothérapie se sont largement penchées sur les facteurs généraux d’impact en psychothérapie et sur leur lien avec des techniques spécifiques, adoptant récemment des perspectives intégratives ou transthéoriques.
Dans ce contexte, la présente étude se penche sur la question de savoir dans quelle mesure les mouvements d’intégration dans la théorie et la recherche thérapeutiques sont également devenus significatifs dans la pratique de la psychothérapie.
Pour étudier la question, les psychothérapeutes devaient évaluer l’importance des facteurs de guérison, des modalités, des modalités relationnelles, des médias et des niveaux de structure de la thérapie intégrative au sens d’Orth et Petzold (2015) pour leur propre pratique psychothérapeutique sur une échelle de Likert à 5 niveaux. L’étude a été réalisée sous forme d’étude en ligne sur la plateforme d’enquête Soscisurvey en Allemagne, en Suisse et en Autriche.
L’échantillon (N=150) est composé en majorité de femmes. L’âge moyen est de 52 ans, ce qui est relativement élevé. Environ deux tiers des participant(e)s à l’étude viennent d’Allemagne, un tiers de Suisse et un seul participant d’Autriche. La thérapie comportementale et la thérapie psychologique des profondeurs dominent comme première méthode, 10 % indiquent la thérapie intégrative. La méthode secondaire désignée englobe principalement les méthodes basées sur la pleine conscience et la relaxation, ainsi que d’autres méthodes issues de la troisième vague de la thérapie comportementale. Dans les contributions ouvertes, une multitude d’autres procédures sont mentionnées, tant pour la première que pour la deuxième méthode
Les résultats montrent que les points communs semblent être très avancés en ce qui concerne l’évaluation de l’importance des facteurs de guérison et d’impact dans la pratique psychothérapeutique. Les différences d’évaluation entre les premières méthodes n’ont été constatées que pour deux des 17 facteurs de guérison. Cela n’est que partiellement vrai pour les modalités thérapeutiques, les médias et les niveaux de structure, où des différences ont été constatées dans 12 des 34 critères. Les différences dans l’évaluation de l’importance se concentrent donc en premier lieu sur les modalités, les médias et les niveaux de structure. Cela apparaît également dans les comparaisons entre les thérapeutes avec et sans deuxième méthode informatique et les comparaisons entre les pays. Toutefois, ces comparaisons révèlent en outre des différences d’évaluation pour d’autres facteurs de guérison qui sont spécifiques à la thérapie intégrative au sens de Petzold.
Des restrictions résultent de l’obtention de l’échantillon, qui s’est avérée difficile dans un premier temps en raison de la volonté de coopération variable des chambres et des associations. Si l’intérêt était certes relativement élevé avec 600 appels, il n’a finalement débouché que sur 150 entretiens exploitables. Une approche directe des psychothérapeutes aurait peut-être été plus fructueuse. La très faible participation des thérapeutes autrichiens limite la pertinence des résultats à la Suisse et à l’Allemagne.
Une autre limitation résulte de l’utilisation des termes issus de la thérapie intégrative, qui n’étaient peut-être pas familiers à tous les thérapeutes. Rajouter une explication dans le questionnaire aurait cependant été contre-productif, rallongeant considérablement le temps de traitement.
Enfin, il convient de souligner les effets de couverture possibles en ce qui concerne les facteurs Compréhension empathique, Participation émotionnelle, la modalité Relation, le médium Langue et le niveau structurel Renforcement de l’estime de soi. Ceux-ci pourraient être responsables de l’absence de différences entre les procédures et les pays. Mais cela semble peu probable, étant donné l’importance désormais généralement reconnue de ces facteurs pour le succès des psychothérapies.
En résumé, force est de constater que les différentes formes de thérapie se distinguent moins dans l’évaluation de l’importance pratique des facteurs de guérison et d’impact, mais bien plus par le travail avec les modalités thérapeutiques, les modalités relationnelles, les médias et les niveaux de structure.
Note biographique
Dr péd. Dr phil. Psychologue diplômé Hans-Christoph Eichert est psychologue psychothérapeute et professeur de réhabilitation professionnelle et d’intégration sociale à la Haute école pédagogique de Heidelberg.
Contact
Dr. Dr. Hans-Christoph Eichert
Pädagogische Hochschule Heidelberg
Keplerstr. 87 D-69120 Heidelberg
eichert@ph-heidelberg.de
https://ph-heidelberg.de/arbeit-und-beruf/start.html