La gestion des émotions en psychothérapie

Points communs et différences des interventions psychothérapeutiques

Jael Wernli, Rosmarie Barwinski, Mario Schlegel & Agnes von Wyl

Psychotherapie-Wissenschaft 14 (1) 2024 35

www.psychotherapie-wissenschaft.info

CC BY-NC-ND

https://doi.org/10.30820/1664-9583-2024-1-35

Mots clés : émotions, contre-transfert, psychothérapie, recherche en psychothérapie, école psychothérapeutique, approche/arrière-plan psychothérapeutique

Les résultats des recherches menées jusqu’à présent sur la psychothérapie ont montré que la psychothérapie est efficace, mais on ne sait pas encore exactement sur quelle base repose son efficacité et comment elle agit efficacement. On sait que les interventions psychothérapeutiques générales, dont fait partie par exemple la relation thérapeutique, ont une grande influence sur l’efficacité (Pfammatter & Tschacher 2012). La relation thérapeutique étant fondamentalement influencée par les émotions et la manière de les gérer, l’approche pratique de la gestion des émotions permet de mieux comprendre le fonctionnement de la thérapie et de mettre en évidence les points communs et les différences entre les différentes approches.

Les résultats suggèrent que la relation thérapeutique, indépendamment des écoles psychothérapeutiques, pourrait d’une part décrire les points communs, mais que d’autre part, les différences entre les écoles psychothérapeutiques pourraient être déterminées plus concrètement, et donc aussi leur mode d’action et la gestion des sentiments de contre-transfert des thérapeutes. Cette hypothèse est également soulignée par une méta-analyse dans laquelle des milliers d’études randomisées et contrôlées ont été prises en compte. Wampold et al. (2018) n’ont pas pu trouver d’intervention spéciale ou spécifique à une école ou à un trouble pour un certain type de trouble, qui était cliniquement et systématiquement supérieure à une psychothérapie arbitrairement différente. Le présent travail montre que les psychothérapeutes utilisent aussi bien des interventions psychothérapeutiques générales que des interventions spécifiques à l’école et que les différentes orientations théoriques de l’école se distinguent en particulier dans leurs modes d’expression, mais qu’elles se ressemblent dans leurs approches. Dans le contexte global, il apparaît que, pendant la formation, ils ont été incités, notamment par l’expérience personnelle et la supervision, à se confronter à leurs propres émotions et sentiments de contre-transfert, ce qui semble être de plus en plus imposé et volontairement mis au premier plan au cours de l’expérience professionnelle acquise. La raison de ces congruences réside dans l’arbre généalogique des écoles de psychothérapie, puisqu’elles sont toutes apparentées (von Wyl et al. 2016).

Note biographique

Jael Wernli étudie à la ZHAW (Haute école zurichoise des sciences appliquées), département de psychologie appliquée.

Les professeurs Rosmarie Barwinski, Mario Schlegel et Agnes von Wyl sont membres de la commission scientifique de l’ASP (Association suisse des Psychothérapeutes).

Contact

wernljae@students.zhaw.ch